Lundi 30 septembre – Société/Justice – Violence policière à Tahiti.

Un policier a été filmé en train d’asséner un violent coup de poing au visage d’un quadragénaire handicapé moteur qu’il avait précédemment jeté à terre en soulevant l’arrière de son fauteuil roulant. Cette brutalité volontaire commise samedi dernier à Papeete (Tahiti) ne résulte pas du comportement de la victime, assise et immobile sous le coup de l’alcool et qui aurait insulté les agents. Le procureur de la République a suspendu les quatre policiers placés en garde à vue. Dans leur rapport mensonger, les agents ont prétendu avoir secouru un individu « en état d’ébriété [qui] se blesse à la tête en tombant de son fauteuil roulant. »

Lundi 30 septembre – La perle de la semaine.

L'accès au RER B n'est possible qu'avec l'aide d'agents RATP ou SNCF

On sait travailler tard, et même le dimanche, chez Île-de-France Mobilités (IDFM), comme en témoigne son directeur de la Stratégie, des Relations avec les Territoires et les Voyageurs. Il répond par courriel le 29 septembre à 19h02 à une lettre adressée à sa présidente, Valérie Pécresse… il y a 83 jours. Elle était saisie de deux perturbations quotidiennes touchant les clients en fauteuil roulant des lignes d’autobus et des trains RER. Pour ces derniers, les employés RATP ne peuvent contacter directement les agents SNCF et doivent passer par une centrale d’appel pour qu’elle organise l’assistance indispensable, ce qui fait perdre beaucoup de temps. Dans sa réponse, IDFM se retranche derrière l’obligation de réservation 24h avant le trajet « imposée par la loi d’orientation des mobilités (LOM), qui a créé la plate-forme unique de réservation à l’échelle nationale » tout en ajoutant « Dans le cadre de la rédaction du décret, la RATP a en effet pu conserver un service d’assistance spontanée. Toutefois, attentives aux besoins de tous les usagers, les équipes d’Île-de-France Mobilités oeuvrent à la mise en place d’une réelle coordination entre opérateurs. » Les clients handicapés qui prennent le RER spontanément continueront, par conséquent, de perdre du temps puisqu’IDFM n’agira pas pour que les agents d’assistance de la RATP et de la SNCF puissent se contacter directement. La seconde perturbation concerne la descente de bus aux points d’arrêt des clients en fauteuil roulant, les conducteurs oubliant trop fréquemment de sortir la palette motorisée nécessaire. « Nous restons à votre disposition pour objectiver ce phénomène, répond IDFM, en nous communiquant les lignes et arrêts concernés, afin de prendre les mesures de rappel adéquates. Les machinistes de la RATP sont en effet formés à l’accueil des personnes en situation de handicap et aux procédures d’utilisation de la palette électrique. » Ce qui revient à nier le vécu des clients handicapés qui voyagent par autobus, puisque le métro leur est interdit faute de mise en accessibilité par Île-de-France Mobilités. Rappelons également que cette Autorité Organisatrice a décidé en 2019 de ne plus publier son bulletin trimestriel de qualité de service des transports qui comportait des indicateurs concernant les bus, dont la disponibilité des palettes d’accès et l’arrêt au trottoir.

Samedi 28 septembre – Les initiatives de la semaine.

Morgane Legrand et son chien-guide
  • Le magazine de télévision de Chartres (Eure-et-Loir) Avec les yeux de Morgane repart pour une quatrième saison, toujours présenté par la journaliste aveugle Morgane Legrand (lire cet article) mais désormais sur le terrain, hors du studio.
  • Nommée officiellement hier ministre déléguée au Handicap, deux jours après une première annonce dans la presse, la députée Charlotte Parmentier-Lecocq devient la 42e membre du Gouvernement Barnier (lire au 26 septembre).
  • Le premier cours de la nouvelle classe de danse inclusive de Cambrai (Nord), animée par Cécile Avio, se déroulera le 9 octobre prochain.
  • Sans préciser le chiffre définitif, le club de football de l’Atlético de Madrid (Espagne) annonce que le record de supporters handicapés dans un stade, 1.740 en février 2023, sera battu pour le match de ligue des champions contre Lille le 23 octobre prochain au Civitas Metropolitano.
  • La journaliste Christine Kerdellant dénonce les dangers de « L’altruisme efficace et ses dérives, nouvelle philosophie de la Silicon Valley » dont sont notamment victimes des personnes handicapées.
  • L’hôpital de Limoges (Haute-Vienne) dispose désormais d’une unité d’accueil et de soins pour les patients sourds (UASS), 8 ans après une manifestation de Sourds le réclamant (lire cet article).
  • L’application gratuite Moviereading de Tout en parlant permet d’entendre sur écouteurs dans toutes les salles de cinéma les sous-titres des films qui le sont avec le procédé version audio sous-titrée (VAST).
  • Le Centre National de Création Adaptée (CNCA, lire ce reportage) lance les podcasts Chemins de traverse dont le premier est consacré à la nouvelle la Maison des Amis de Montreuil qui accueille des jeunes adultes avec troubles complexes du langage.

Vendredi 27 septembre – Politique – Le monde extraordinaire du ministre Christophe.

Tweet validiste du ministre Paul Christophe

Révolution Permanente brocarde le nouveau ministre des Solidarités, Paul Christophe, pour son validisme. Le lendemain de sa nomination, il s’était fendu d’un tweet justifiant l’absence d’un ministère délégué aux Personnes handicapées : « Et bien je me considère comme ministre en charge du handicap comme vous dites, même si j’aime appeler ça le monde extraordinaire. » Cette distinction établit de facto une inégalité entre personnes dites valides et handicapées, le « monde extraordinaire » situant à part du corps social plusieurs millions de personnes. Posté nuitamment à 0h26, ce tweet aussi fâcheux que révélateur de la pensée profonde du politicien a été supprimé par lui-même. Quant au ministère du Handicap, il vient d’être confié à la députée Charlotte Parmentier-Lecocq au terme d’une semaine de vive polémique (lire au 23 septembre).

Vendredi 27 septembre – Discrimination/Cécité – Un gérant de magasin condamné.

Le Tribunal Judiciaire de Marseille a rendu sa décision au sujet de l’expulsion violente d’Arthur Aumoite d’un magasin Monoprix le 21 septembre 2018. Si la chaîne est relaxée, le directeur du magasin de la Blancarde (4e arrondissement) est condamné pour discrimination en ayant « volontairement refusé l’accès à une personne atteinte de handicap accompagnée de son chien guide ». Il devra payer à la victime 1.000€ de préjudice moral et 2.000€ pour ses frais de justice. Les 5 associations parties civiles obtiennent l’euro symbolique et 500€ de frais de justice chacune. L’ancien directeur devra en outre effectuer un stage de citoyenneté de 15 jours. Cette condamnation pénale est une première en la matière, et pourrait inciter d’autres maîtres de chiens guides d’aveugle à poursuivre les refus d’accès dans des commerces, restaurants ou transports de personnes dont les taxis et VTC.

Vendredi 27 septembre – Les ratés de la scolarisation.

  • « Il est plus facile de trouver une barrette de hasch qu’une AESH pour un myopathe » clame un clip de rap fort bien fait et résumant la situation faite aux élèves handicapés.
  • L’aide aux élèves à la cantine s’effectue au détriment du temps d’accompagnement scolaire, ou tarde à être prise en compte et organisée par l’administration de l’Éducation nationale.
  • 400 enfants des Côtes d’Armor sont sans solution, en attente d’une place en IME et SESSAD inexistante alors que le plan des 50.000 solutions ne prévoit que 8 places en accueil de jour.
  • Pénurie d’AESH dans l’Allier et enfants laissés pour compte obligeant des parents à lutter pied à pied pour leurs enfants.
  • Les enseignants de l’école Henri Barbusse à Cachan (Val-de-Marne), excédés par le nombre d’enfants sans accompagnement et la création d’une Ulis sans enseignant formé, se mettent en grève.

Jeudi 26 septembre – Politique – Une députée nordiste ministre au Handicap.

Charlotte Parmentier-Lecocq en 2017

Selon le quotidien nordiste La Voix du Nord, c’est la députée Charlotte Parmentier-Lecocq, du groupe de droite Horizons, qui est nommée ministre déléguée au Handicap dans le gouvernement Barnier. Élue en 2017 dans la 6e circonscription du Nord comme membre du parti du président de la République, elle l’a quitté ce mois-ci après sa 2e réélection pour rejoindre la formation de l’ancien Premier ministre Édouard Philippe. Son activité parlementaire l’a spécialisée dans la santé au travail et elle a été, pendant 9 mois, présidente de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée Nationale (septembre 2023 à juin 2024). Elle n’est pas connue pour s’être particulièrement intéressée au champ du handicap.

Jeudi 26 septembre – Culture/Surdité – S’asseoir sur les rails.

Couverture du livre S'asseoir sur les rails

Des femmes veulent empêcher le départ d’un train qui emmènent leurs hommes à la guerre, des hommes la fuient dans la nuit, une femme est sur une voie de chemin de fer alors qu’un train arrive, des hommes en ont vu passer sans trop s’interroger sur ce qu’ils contenaient et pourquoi ils ne revenaient pas, d’autres ne savent pas où leur train les emmènent. C’est par ces cinq poèmes que Brigitte Baumié clame sa révolte contre toutes les guerres en donnant la parole dans une écriture haletante, vive, à des femmes et des hommes qui en vivent le désespoir dans la résignation. Cinq poèmes libres publiés dans S’asseoir sur les rails par l’éditeur Bruno Doucey, également interprétés en Langue des Signes Française sur des vidéos Youtube accessibles par QR code en fin d’ouvrage. Devenue sourde il y a une vingtaine d’années, Brigitte Baumié a appris la LSF et créé Arts Résonances pour promouvoir et créer de la poésie bilingue LSF-français écrit ; elle a également dirigé Les mains fertiles, anthologie bilingue en livre DVD présentant 50 poètes s’exprimant en langue des signes parue chez le même éditeur en 2015. S’asseoir sur les rails, par Brigitte Baumié, Editions Bruno Doucey, 15€ ; traduction LSF par l’autrice et interprétée en vidéo par François Brajou et Aurore Corominas.

Mercredi 25 septembre – La perle de la semaine.

Copie d'écran de l'en-tête de l'article de Politis

Le journal Politis descendait hier en flammes le Conseil National Consultatif des Personnes Handicapées (CNCPH) et plus particulièrement son président, Jérémie Boroy. « Le gouvernement de Michel Barnier ne comporte aucun ministre dédié au handicap. Une décision qui indigne et inquiète les associations… sauf le CNCPH », titrait-il (lire plus bas au 23 septembre). En cause le communiqué de ce Conseil publié lundi à l’issue de sa Commission permanente qui souhaite la « bienvenue aux 39 nouveaux ministres en charge de la politique ‘du handicap’ ! » Communiqué qui aurait, en fait, été rédigé par Monsieur Boroy et imposé à la commission affirme l’un des ses membres. Interviewé par Politis, le président du CNCPH se justifie : « Un ministre du handicap, pour quoi faire ? On se bat pour qu’on ait tous accès au droit commun, avec un ministre de l’Éducation qui s’occupe de la scolarisation des enfants handicapés, un ministre des transports qui soit incollable sur la mobilité des personnes handicapées, et ainsi de suite. Avoir un ministre dédié, moi, je m’en fous ! » Propos ô combien malheureux alors que la présidence de la République annonce cet après-midi la nomination d’une ministre déléguée pour pallier la boulette commise par le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, et le président Emmanuel Macron. Mais si le nom se fait attendre, on sait déjà que c’est une femme, ce que Jérémie Boroy n’est pas : « Je ne suis pas dupe, ils n’en ont rien à foutre du handicap, ils nous ont tout simplement oubliés, la réalité elle est là », conclut-il dans Politis. Il vient ainsi de se fermer durablement l’évolution de carrière qu’il espérait depuis 4 ans, suscitant cette plaisanterie dans le petit monde parisien du handicap : « Quand il y a un remaniement ministériel, Jérémie Boroy ne lâche jamais son téléphone ! »

Mardi 24 septembre – Éducation – 1/3 d’Ulis en surcharge.

Nombre d'élèves handicapés affectés en surcharge dans les Ulis école et collège en 2023

Une carte publiée par le syndicat enseignant Sgen-CFDT montre que dans 33 départements de l’hexagone le nombre d’élèves inscrits en 2023 dans les Unités localisées pour l’inclusion scolaire école et collège a dépassé le plafond réglementaire. « Dans le 1er degré, l’effectif des Ulis est fixé à 12 élèves, mais l’inspecteur d’académie-directeur académique (IA-Dasen) peut prévoir un nombre inférieur, explique le syndicat. Dans le second degré, leur nombre ne doit pas dépasser 10, mais l’IA-Dasen peut diminuer ce nombre, ou même l’augmenter si le projet personnalisé de scolarisation (PPS) des élèves le permet. » Tous les départements des Hauts-de-France et de Normandie (sauf l’Orne) sont concernés. Les records de dépassement sont atteints dans les Bouches-du-Rhône et du Doubs (+ 1 dans le primaire, + 4 dans le secondaire).

Lundi 23 septembre – Politique/Associations – Gouvernement Barnier, réactions.

L’absence d’un ministère chargé des Personnes handicapées dans le nouveau gouvernement annoncé samedi soir, qui compte quand même 40 membres, génère une multitude de critiques. Le Collectif Handicaps, qui regroupe une cinquantaine d’associations nationales, adresse ce tweet interrogatif sur l’action du ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Paul Christophe  : « Comment imaginer que @christophe_p, sans secrétaire d’État dédié, pourra suivre tous les dossiers de ce ministère titanesque ? L’expression « tient beaucoup à coeur » est pire que tout et signe un enterrement en grande classe de la soi disante (sic) priorité de @EmmanuelMacron. » Il réagit ainsi au tweet du nouveau ministre se voulant rassurant : « J’ai toujours eu à coeur de défendre les droits fondamentaux des personnes handicapées et une société plus inclusive. » L’APF France Handicap ironise sur l’héritage « des jeux olympiques & paralympiques @Paris2024 de @MichelBarnier : oubli total des personnes en situation de #handicap dans le nvx #gouvernement @EmmanuelMacron. » Président de la Fondation France Sclérose en plaques, Brigitte Taittinger-Jouyet s’en étouffe presque : « C’est pire qu’un trou dans la raquette, c’est un cratère. » L’Association pour la Prise en compte du Handicap dans les Politiques Publiques et Privées (APHPP) qui compte pourtant de nombreux militants macronistes, dénonce sur X : « Quelques jours après les premiers Jeux paralympiques de l’histoire en France, la classe politique crache à la figure des 12 millions de personnes handicapées. » Il apparaît en effet évident qu’en créant un ministère fourre-tout sans ministre délégué ou secrétaire d’État dédié, le président de la République et son Premier ministre renvoient à la population l’idée que le handicap est affaire de solidarités et d’autonomie ne nécessitant pas une politique spécifique, une conception qui avait cours au siècle dernier, avant les années 80.

Lundi 23 septembre – L’humeur d’Agnès.

Peintre et dessinatrice sourde, Agnès Fédrizzi réagit à l’actualité du moment et hume l’air du temps…

Quel bonheur de circuler LIBREMENT dans Paris pour croquer sans être dérangée par les touristes sans gêne ©Agnès Fédrizzi

Samedi 21 septembre – Politique – Le gouvernement Barnier est nommé.

Paul Christophe

La composition du gouvernement dirigé par le très droitier Michel Barnier a été annoncée par la présidence de la République. Bien que comptant 39 ministres, aucun n’a en charge les Personnes handicapées, qui dépendront du vaste ministère des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Égalité entre les femmes et les hommes confié au député inconnu du grand public Paul Christophe (Horizons) ; s’il sera assisté d’une ministre déléguée et d’une secrétaire d’État, la première s’occupera de Famille et de la Petite enfance, la seconde de l’Égalité entre les femmes et les hommes. Ces trois nominations montrent une absence de priorité et un désintérêt politique à l’égard des personnes handicapées malgré la tenue des Jeux de Paris et les discours positif sur le changement de regard, avec la probable minoration de la plupart des dossiers sensibles : fin de vie, remboursement des fauteuils roulants, crise du médico-social. Ministre déléguée aux Personnes handicapées pendant un an jusqu’en juillet 2023, où elle a fait preuve d’une méconnaissance globale du secteur et d’une compétence limitée, Geneviève Darrieussecq (MoDem) obtient le ministère de la Santé et de l’Accès aux soins, domaine en crise structurelle permanente depuis plus de 15 ans. Elle aussi en charge des personnes handicapées de 2007 à 2009, la députée centriste Valérie Létard retrouve un portefeuille ministériel 14 ans après le dernier, celui du Logement et de la Rénovation urbaine, deux secteurs en déshérence. Malgré les bons résultats aux Jeux Olympiques et Paralympiques qui ont masqué la grande misère du sport français, Amélie Oudéa-Castera quitte le ministère des Sports au profit du maire de Châteauroux (Indre), Gil Avérous (Les Républicains). Il aura fallu 11 semaines au président de la République, Emmanuel Macron, pour nommer un Premier ministre puis négocier avec lui la composition d’un gouvernement qui ne dispose que d’une majorité relative à l’Assemblée Nationale.

Samedi 21 septembre – Les initiatives de la semaine.

Christian Ploton
  • Après avoir envisagé de se maintenir, le syndicaliste Christophe Roth (CFE-CGC) a cédé son siège de président de l’Agefiph à un représentant du Medef, Christian Ploton, qui devra assainir une situation budgétaire et interne dégradée (lire l’actualité du 4 septembre 2024).
  • Sculpteo réalise en impression 3D une coque de protection du système oculaire de contrôle d’ordinateur Jib Eyes (lire cette présentation).
  • Formée au yoga, une habitante de Le Hom (Calvados) propose des cours ouverts à tous, avec ou sans handicap, ainsi qu’en LSF.
  • Le restaurant d’application de l’école hôtelière de Boulazac (Dordogne) forme ses élèves à servir des clients déficients visuels.
  • L’Agence Régionale de Santé des Pays de la Loire confie une mission d’expertise au professeur Mickaël Dinomais, créateur d’Handisanté 49, pour améliorer l’accès aux soins des personnes en situation de handicap.

Vendredi 20 septembre – Les ratés de la compensation.

  • Lors d’une opération parisienne de contrôle d’utilisation de la CMI stationnement, la moitié des automobilistes est en infraction ou affiche une fausse carte.
  • Malgré une notification MDPH en avril, l’entrée en 6e d’un élève autiste prévue deux semaines après les autres dans un collège de Rouen (Seine-Maritime) est repoussée jusqu’après les vacances de Toussaint, au moins.
  • A l’occasion de la fête de ses 10 ans, le Foyer d’accueil médicalisé Les cèdres, à Beaux (Haute-Loire), déplore un sous-financement chronique de 9.000€ par place, hypothéquant son avenir et celui des pensionnaires handicapés psychiques vieillissants.
  • Deux garçonnets n’ont plus d’accompagnement scolaire à l’école de Saint-Colomban (Loire-Atlantique) pour la pause méridienne (cantine), faute d’AESH fourni par l’Education nationale pour l’un, et d’une chicanerie administrative pour l’autre.

Jeudi 19 septembre – Loisirs – Le Touché selon Woshibai.

Un escargot, une tige de rosier et ses épines, un gâteau à la crème, une bougie allumée, bien d’autres objets touchés par une main ou un doigt sont dessinés au trait par l’auteur Chinois Woshibai dans un livre en noir et blanc avec des parties légèrement grisées, Touché. Tous ces dessins se prêtent au jeu et à l’imagination, à la recherche de sensations, et aussi au coloriage. Cet ouvrage sans texte est orné d’une belle couverture en relief par gaufrage représentant deux mains. Il est accessible aux lecteurs malvoyants, déficients intellectuels ou simplement curieux, pour s’évader de la page en créant la suite de l’histoire… Touché, dessiné par Woshibai, éditions Les Grandes Personnes, 15€ en librairies.

Mercredi 18 septembre – Éducation/Institutions – Deux rapports de la Cour des Comptes.

Graphique de la proportion des élèves en situation de handicap par niveau de scolarité

Les magistrats de la rue Cambon publient un rapport thématique et une évaluation de politique publique. Le rapport thématique dresse le bilan du moratoire de financement par la Sécurité Sociale de nouvelles places d’établissements médico-sociaux pour adultes en Wallonie. La Cour relève que les crédits budgétaires des plans successifs de prévention des départs n’ont été que partiellement consommés, et que les solutions nouvelles censées permettre à nos compatriotes de rester dans leur territoire sont pour la plupart inadaptées aux besoins réels. L’évaluation concerne la politique publique d’inclusion scolaire. Les magistrats constatent l’importante augmentation du nombre d’élèves handicapés, délivrant un satisfecit quantitatif à une Éducation nationale qui s’est adaptée, tout en constatant que la politique nationale d’inclusion scolaire ne permet pas de couvrir l’ensemble des besoins de ces élèves « de manière efficace et équitable. » Le bilan est plus nuancé en matière de réussite scolaire et d’insertion sociale et professionnelle, ainsi que sur la performance de la politique d’inclusion scolaire. Sur ces deux sujets, la Cour émet des propositions techniques qui ne remettent pas en cause le bien-fondé des politiques publiques en place.

Mardi 17 septembre – L’humeur d’Agnès.

Peintre et dessinatrice sourde, Agnès Fédrizzi réagit à l’actualité du moment et hume l’air du temps…

Ce que je vois depuis mon pigeonnier malouin ©Agnès Fédrizzi

Lundi 16 septembre – Culture/Surdité – Le cofondateur d’IVT est mort.

Alfredo Corrado

Créateur en 1977 à Vincennes (Val-de-Marne) du premier théâtre des Sourds, International Visual Theatre, Alfredo Corrado est décédé le 8 septembre dernier à Altoona, ville de Pennsylvanie où il était né le 24 août 1944. « Figure de proue du réveil sourd, c’est en 1977, accompagné par Jean Grémion, Bill Moody et Ralph Robbins, qu’il cofonde IVT. Premier théâtre dédié à la langue des signes et à la culture sourde, ce lieu a permis de mettre en lumière des créations originales portées par des artistes sourds », communique ce théâtre qui organisera un hommage public dans sa salle le samedi 21 septembre à 20h30 (7 cité Chaptal dans le 9e). Un documentaire réalisé l’an dernier par Julien Bourges et qui continue à être projeté dans diverses salles françaises retrace sa vie et son travail.

Samedi 14 septembre – Transports/Justice – easyJet à nouveau condamnée.

Un avion easyJet à Roissy CDG ©Yanous.com

C’est 13 ans après les faits, du fait d’errements de procédure, qu’une passagère paraplégique a obtenu du Tribunal Judiciaire de Nantes (Loire-Atlantique) une indemnisation basique pour refus d’embarquement. Le 21 avril 2011, un employé du sous-traitant de la compagnie à bas prix EasyJet lui a retiré sa carte d’embarquement au motif qu’elle n’était pas capable d’évacuer l’avion sans aide. Écartant les arguments de la compagnie, les juges ont condamné celle-ci à une amende de 40.000€, 2.500€ de dommages et intérêts pour la cliente ainsi que 2.000€ pour ses frais de justice ; à noter que l’avocat de la victime réclamait 20.000€ d’indemnisation, mais le fait d’engager une procédure pénale, plutôt que civile, entraîne systématiquement une minoration des dommages et intérêts comme cela a été le cas dans les autres condamnations d’EasyJet pour le même motif (lire l’actualité du 15 décembre 2015 et du 20 janvier 2017). En pratique, les victimes enrichissent l’État et perçoivent des sommes qui couvrent à peine leurs frais sans indemniser leurs préjudices.

Samedi 14 septembre – Les initiatives de la semaine.

Eric Chenut en cravate
  • Le président de la Fédération Nationale de la Mutualité Française, Eric Chenut, lui-même aveugle, plaide pour le développement d’activités sportives pour les personnes handicapées, dans la dynamique des Paralympiques.
  • Le club Le Havre escalade (Seine-Maritime) ouvre un créneau d’entraînement pour enfants et adolescents handicapés.
  • Les habitants âgés ou handicapés d’Aubigny-Les Clouzeaux (Vendée) peuvent désormais se promener en triporteur adapté motorisé acquis par l’exploitant des transports collectifs au titre de sa délégation de service public.
  • Près de Neufchâtel-en-Bray (Seine-Maritime), la nouvelle société hippique Hand In Cap Mocalou propose des cours d’équitation adaptée.
  • L’école de musique OrigaMi d’Orvault (Loire-Atlantique) crée un atelier hebdomadaire de pratique adaptée pour les adultes et adolescents handicapés.
  • Des élus de 8 municipalités des environs de Châtillon (Hauts-de-Seine) demandent la mise en accessibilité rapide des stations de la ligne 13 desservant leurs communes et une correspondance également accessible avec la future ligne 15.
  • La nouvelle association Viens signer avec nous organise à Odenas (Rhône) un café-signes chaque premier samedi après-midi du mois.
  • Huit organisations internationales de défense des droits des personnes handicapées demandent à siéger aux conférences de suivi (COP) de l’accord de Paris sur le réchauffement climatique.
  • Le centre d’art contemporain de la Matmut-Daniel Havis, à Saint-Pierre-de-Varengeville (Seine-Maritime), déploie des supports tactiles et sonores pour les visiteurs déficients visuels.
  • Les étudiants en 3e année de médecine en Pays de Loire vont effectuer un stage d’une semaine de sensibilisation au handicap dans des établissements médico-sociaux du territoire.
  • Saumur (Maine-et-Loire) étale sur l’année ses Assises du Handicap en les remplaçant par des semaines et journées thématiques.
  • Après un appel public à l’aide lancé dans la presse locale, un jeune Sourd trouve un hébergement pour les week-end pendant lesquels l’internat de l’Institut des Jeunes Sourds de Jarville-la-Malgrange (Meurthe-et-Moselle) est fermé.
  • L’Ifop publie un étrange sondage sur la perception des Jeux Paralympiques et leur portée dans lequel les personnes interrogées régurgitent le discours médiatique sur les para sports.

Vendredi 13 septembre – Les ratés de la compensation.

  • Le président de la République, Emmanuel Macon, est copieusement hué par le public lors de la cérémonie de clôture des Jeux Paralympiques.
  • L’inconséquente adjointe au handicap à la mairie de Paris, Lamia El Aaraje, signe le jeudi 5 septembre un pacte pour l’accessibilité du métro parisien, et déclare le lendemain que celle-ci est impossible à réaliser !
  • En Côte d’Or, une opération minutieuse de contrôle du stationnement réservé constate une dizaine d’infractions et fraudes sur 70 véhicules dont les conducteurs ont dû se justifier.
  • Malgré l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques à Paris, son métro demeure mal utilisable par les clients aveugles ou malvoyants.
  • Le colloque Handicaps et Sexualités organisé prochainement à Grenoble (Isère) « est un évènement encore une fois principalement destiné aux familles, aux aidants et aux professionnelles. Exit la parole des concernées », déplore une internaute.
  • Si la moitié des 156.000 installations sportives est accessible en fauteuil roulant (mais à 22% seulement pour leurs cheminements), elles ne sont que 2% à l’être pour les personnes déficientes sensorielles selon les données du ministère des Sports.
  • La promesse gouvernementale de financement public des prothèses pour la pratique sportive à partir de janvier n’a pas été tenue, malgré l’organisation à Paris des Jeux Paralympiques clos depuis le 8 septembre.
  • Et il est difficile en Île-de-France de pouvoir pratiquer le handisport que l’on souhaite, entre une offre et des moyens humains réduits, ainsi qu’un manque de créneaux pour les handisportifs.
  • Un ancien conseiller du service de la Jeunes et des Sports dénonce l’absence de politique handisportive en Polynésie Française, alors qu’aucun ressortissant n’a participé aux Jeux Paralympiques de Paris.

Vendredi 13 septembre – Les ratés de la scolarisation.

  • Un professeur tétraplégique de mathématiques d’un collège de la Drôme en est réduit à lancer un appel public pour recruter un assistant personnel, pendant que l’académie de Grenoble publie une annonce sur France Travail.
  • Dans l’académie de Toulouse, un(e) AESH doit s’occuper d’au moins 5 élèves en moyenne.
  • L’équipe enseignante d’une école primaire d’Arcueil (Val de Marne) active son droit de retrait en invoquant le danger que courent les élèves handicapés dont 8 sur 10 ne disposent pas de l’accompagnement attribué par la MDPH.
  • En Mayenne, l’enseignement catholique veut privilégier le « concept universel d’apprentissage » (sic) via la formation des enseignants, à l’accompagnement par AESH qui « est un puits sans fond. »
  • 150 AESH manquent dans la Manche, ce qui réduit à 12h semaine la scolarisation d’un enfant de 6 ans à Coutances dénonce sa maman.
  • Des maires Bretons pallient l’absence d’affectation par l’Éducation nationale d’AESH pour aider des élèves à la cantine, en embauchant et payant les salaires.

Jeudi 12 septembre – Éducation/Accessibilité – apiDV fait condamner Pronote.

Extrait de la décision du Tribunal Administratif de Paris sur l'inaccessibilité du logiciel Pronote

L’association accompagner, promouvoir, intégrer les Déficients Visuels (apiDV) a obtenu du Tribunal Administratif de Paris le 21 mai dernier la condamnation de l’État pour son inaction en matière d’accessibilité numérique (lire cet article). En l’espèce, la poursuite portait sur le logiciel de vie scolaire Pronote assurant la liaison entre les enseignants et les parents d’élèves dont la non-conformité aux lois et règlements sur l’accessibilité aux usagers handicapés est avérée. L’association avait saisi, le 6 décembre 2021, la secrétaire d’État aux Personnes handicapées, Sophie Cluzel, pour faire appliquer cette législation au logiciel conçu par La Poste via sa filiale Index Éducation, demande laissée sans réponse ; apiDV a donc saisi la justice administrative pour faire annuler ce rejet implicite, et a obtenu gain de cause, le Tribunal faisant droit à ses arguments et demandes à l’exception de l’astreinte financière. Les ministères des Solidarités, de l’Éducation nationale et des Personnes handicapées n’ont pas fait appel, rendant la décision définitive. L’autorité de régulation des communications électroniques (Arcom) disposait de 3 mois à compter de la décision pour agir, sans que l’on sache à ce jour ce qu’elle a entrepris.

Mercredi 11 septembre – Culture/Accessibilité – Expo historique inaccessible à Plougastel.

L'exposition La Bataille de Kerudu à Loperhet, la résistance et la libération de Plougastel

L’exposition « La Bataille de Kerudu à Loperhet, la résistance et la libération de Plougastel » accueillie à la médiathèque Anjela Duval de Plougastel-Daoulas (Finistère) est inaccessible. C’est ce que déplore Bernard Kerdraon, militant associatif, dans un communiqué consécutif au vernissage samedi dernier : « Chaque participant-e a pu faire le constat que cette exposition de grande qualité n’est pas accessible physiquement aux personnes en situation de handicap. » En cause, une présentation murale au sommet d’une salle en gradins comportant jusqu’à 8 marches sans rampe, les panneaux étant placés en hauteur. « Cette bataille oubliée fût un succès militaire permettant aux forces américaines de la Task force B, avec l’aide de la résistance FFI, de libérer Plougastel-Daoulas et toute la presqu’île, rappelle-t-il. Cette exposition est le fruit du travail acharné de l’association Gorre à Goueled à Loperhet, et en particulier de son groupe Istor ha Glad (histoire et patrimoine). » Bernard Kerdraon interpelle sur « cette réalité de non accès à la culture et au patrimoine » d’autant plus que la municipalité a adopté le 4 juillet 2020 une stratégie « Plougastel ville inclusive ». L’exposition a été présentée au printemps à la bibliothèque de Loperhet, accessible, elle.

Mardi 10 septembre – Santé/Justice – Dépakine, Marine Martin indemnisée.

Marine Martin, présidente de l'APESAC

Lanceuse d’alerte au sujet des séquelles handicapantes de la Dépakine, médicament antiépileptique conçu et commercialisé par Sanofi dont le danger pour les femmes enceintes a été longtemps dissimulé, Marine Martin a obtenu une indemnisation du Tribunal judiciaire de Paris pour défaut d’information des risques malformatifs et neurodéveloppementaux. Victime elle-même, elle a obtenu 153.000€ de dommages et intérêts alors que l’Office National d’Indemnisation des Accidents Médicaux (Oniam) ne lui en proposait 26.000€. Son fils Nathan obtient 50.000€ au titre du préjudice d’anxiété, lié notamment au risque scientifiquement démontré de transmission transgénérationnel de séquelles handicapantes, ses autres postes de préjudice ayant été indemnisés par l’Oniam. Au terme de 12 années de procédure, le Tribunal a rejeté la prescription invoquée par le laboratoire pharmaceutique, les grossesses de Marine Martin remontant à 1998 et 2002. « Surtout, Sanofi ne peut pas dire qu’il ne connaissait pas les risques à cette époque ni invoquer la responsabilité de l’agence du médicament pour s’exonérer de sa responsabilité », commente Marine Martin, également présidente de l’Apesac, association de défense des victimes qui a engagé une procédure d’action de groupe et obtenu la mise en examen de Sanofi pour blessures involontaires, homicide involontaire et tromperie aggravée.

Mardi 10 septembre – L’humeur d’Agnès.

Peintre et dessinatrice sourde, Agnès Fédrizzi réagit à l’actualité du moment et hume l’air du temps…

Chiara Zenati & Swing Royal ©Agnès Fédrizzi

Lundi 9 septembre – Administration/Numérique – Vos démarches essentielles en rade.

Tableau des 7 démarches essentielles accessibles

Le temps s’écoule et les résultats de l’observatoire Vos démarches essentielles demeurent immuables. Le relevé d’avril dernier indique que 7 formalités numériques sont entièrement réalisables par des administrés handicapés, soit les mêmes qu’en janvier 2024. Une de plus est conforme à 90% à la norme d’accessibilité numérique, soit 11 au total, et 132 entre 50 et 89%. Les 98 autres ignorent totalement cette obligation alors que la feuille de route du secrétariat d’État au Numérique a inscrit de « Rendre accessible 100 % des démarches essentielles d’ici 2025. » Que ce soit au début ou à la fin de cette année-là, on sait déjà que l’objectif ne sera pas réalisé, et qu’il sera même très loin de l’être, le chantier semblant en déshérence depuis au moins 6 mois. Après l’abandon de la mise en accessibilité des 15 sites administratifs présumés les plus utilisés par la population, l’état actuel des « démarches essentielles » laisse augurer le même sort.

Dimanche 8 septembre – Sports – 8e aux Paralympiques.

Image d'illustration ©Getty Images

L’équipe de France se classe à la 8e place des 85 pays ayant obtenu au moins une médaille lors des premiers Jeux Paralympiques qui se disputaient à Paris et en Île-de-France, ainsi qu’à Châteauroux (Indre) pour le tir aux armes. Elle obtient 75 médailles dont 19 en or et 56 autres moitié argent et bronze. Si le président de la République et sa ministre des Sports avaient décrété que la France devait, comme pour les Olympiques un mois plutôt, finir dans le Top 5 des nations, c’est l’objectif plus réaliste fixé par le Comité Paralympique et Sportif Français qui a été atteint. Les cyclistes ont engrangé le plus de récompenses, 37% du total et plus de la moitié des médailles d’or ; ce sont d’ailleurs les seuls à obtenir plus d’une médaille d’or (3 pour Mathieu Bosredon, 2 pour Alexandre Léauté et Florian Jouanny). Suivent les nageurs avec 14 médailles dont 2 en or. On remarque le titre paralympique obtenu en boccia par Aurélie Aubert, cette discipline étant assez récente dans notre pays. La Chine est la grande triomphatrice, avec 220 médailles dont 94 en or, lointainement suivie par la Grande-Bretagne avec 124 médailles dont 49 d’or, les USA n’étant que 3e avec 105 médailles dont 36 en or. Lire ce Focus.

Samedi 7 septembre – Les initiatives de la semaine.

  • La para cycliste britannique Frances Brown obtient la médaille d’argent dans le contre-la-montre paralympique 3 jours après avoir été renversée par un automobiliste qui a pris la fuite, et malgré une épaule démise.
  • Pour consolider sa résurrection et rassembler les Sourds du département, Jura’Sourds mobilisera des associations régionales le samedi 28 septembre à Lons-le-Saunier à l’occasion de la Journée Mondiale des Sourds.
  • Pour le dessinateur Chaunu, les Jeux Paralympiques sont le quotidien parisien des personnes handicapées qui veulent prendre le métro.
  • Faute de notoriété, l’association Les chiens guides d’aveugles de Provence Côte d’Azur Corse qui couvre également le Gard veut se faire connaître dans ce département où elle en a peu à des bénéficiaires.

Vendredi 6 septembre – Les ratés de la compensation.

Un bus TAO d'Orléans
  • Une nouvelle fois, un conducteur empêche une Orléanaise aveugle d’entrer dans un bus avec son chien guide, amenant les autres voyageurs à bloquer le véhicule jusqu’à ce que le conducteur accepte.
  • Faute de trouver l’aide nécessaire pour affronter les pentes du parking de l’hôpital de Périgueux (Dordogne), un octogénaire paraplégique doit renoncer à visiter son compagnon.
  • Le Toulousain Kevin Fermine a obtenu la condamnation d’Air France pour manquement à son obligation d’information ayant conduit ce trentenaire tétraplégique à différer puis annuler un voyage.
  • Sur les 560.000 Établissements Recevant du Public concernés par l’aide d’État pour leur mise en accessibilité, seuls 536 dossiers ont été déposés et 2% du budget prévu consommé (lire l’actualité du 2 octobre 2023).
  • C’est 10 ans après son lancement national que le Gard signe une convention pour déployer le dispositif Réponse accompagnée pour tous, dont on ne parle d’ailleurs plus.
  • Sous-traitante du géant Stellantis, les travailleurs d’Alsace Entreprise Adaptée perdent des primes et doivent payer la mutuelle d’entreprise pour que l’Adapei fasse des économies.
  • « Un désastre d’accessibilité » déplore un utilisateur aveugle de la nouvelle appli mobile de Radio France, rejoignant l’avis d’autres usagers déficients visuels, alors « que Radio France se targue de promouvoir l’inclusion sur toutes ces antennes », lire cet article.

Jeudi 5 septembre – Les ratés de la scolarisation.

  • Le département de Haute-Vienne a failli ne pas pouvoir organiser le transport des 401 élèves handicapés à sa charge, les entreprises et taxis rechignant à l’assurer au tarif proposé.
  • Une pré-ado autiste rejetée par une école privée spécialisée est totalement déscolarisée depuis plus de 2 ans, sans suivi ni solution alternative.
  • A Carcassonne (Aude), un garçon de 12 ans ne sait toujours pas s’il intégrera une classe en SEGPA, du fait de la lenteur administrative.
  • Situation difficile en milieu rural en Indre-et-Loire, entre pénurie de personnels d’accompagnement scolaire et misère sociale.
  • Une fillette handicapée motrice âgée de 3 ans qui devait faire sa première rentrée scolaire à La Bouillie (Côtes-d’Armor) en a été interdite à la porte de la maternelle, l’AESH recrutée n’étant pas là.

Mercredi 4 septembre – Emploi/Finances – L’Agefiph en crise.

Logo de l'Agefiph

La direction et la gouvernance de l’Agefiph, association de gestion organisant et finançant des aides pour l’emploi de travailleurs handicapés, refusent d’expliquer « l’imprévu budgétaire » qui entraîne la réduction ou la suspension d’actions en faveur du retour au travail (lire l’actualité du 11 juin 2024). Malgré ce verrouillage de l’information, on a appris qu’elle subissait les conséquences d’une baisse inattendue de la collecte auprès des entreprises privées de la contribution obligatoire pour l’emploi, résultant de trois phénomènes cumulés : réforme évaluée trop positivement du calcul depuis 2021 de ladite contribution, transfert depuis janvier dernier de l’accueil des demandeurs d’emploi handicapés à France Travail qui prescrit davantage d’actions à financer par l’Agefiph que les organismes spécialisés Cap Emploi, moindre rendement de la collecte depuis qu’elle est confiée à l’Acoss-URSSAF. L’association de gestion espérait un rétablissement budgétaire rapide, mais l’URSSAF l’a informée que ce ne serait pas le cas. L’Acoss a reversé 478,5 millions d’euros en 2022 à l’Agefiph, soit 66 millions de moins que les prévisions qui se sont révélées erronées, générant ainsi un déficit de recettes de 43,3 millions pour couvrir le budget. Pour 2023, l’association de gestion a reçu 487,8 millions d’euros, précise l’Acoss, alors qu’elle prévoyait 530 millions de dépenses (lire l’actualité du 6 décembre 2022).

Mardi 3 septembre – Droits – AAH avec RSDAE.

Une poignée d'euros ©kstudio sur Freepik

La Cour d’Appel d’Aix-en-Provence a fait droit à la requête d’une Bucco-Rhodanienne vivant avec de multiples maladies invalidantes entraînant un taux compris entre 50% et 80% ainsi qu’une impossibilité de travailler plus de deux jours par semaine, qu’elle soit assise ou debout. La Cour a retenu deux certificats médicaux précisant les pathologies et les conséquences qu’elles entraînent sur la capacité de travail, contredisant celui du médecin requis par le tribunal judiciaire qui a examiné le recours en première instance. Elle a considéré ces certificats plus circonstanciés et suffisants pour éclairer les magistrats, qui ont tranché en faveur de la demanderesse ; elle devra par conséquent percevoir 5 années d’Allocation Adulte Handicapé, à compter du 1er juillet 2017, date de la demande. La Maison Départementale des Personnes Handicapées et la Caisse d’Allocations Familiales des Bouches-du-Rhône n’étaient ni présentes ni représentées à l’audience. Ces dernières ne se sont pas pourvues en cassation et cette décision définitive constitue une jurisprudence opposable par d’autres demandeurs.

Lundi 2 septembre – L’humeur d’Agnès.

Peintre et dessinatrice sourde, Agnès Fédrizzi réagit à l’actualité du moment et hume l’air du temps…

Vive le T.P.V (train à petite vitesse) ©Agnès Fédrizzi

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