La préfecture de police et la ville de Paris ont conjointement révélé mercredi dernier le côté public du plan de sécurité des sites des compétitions qui se dérouleront lors des Jeux de l’été 2024. Les cartes des zones interdites de circulation automobile font peur : les périmètres d’exclusion sont très étendus, coupant même la ville en deux lors de certains événements, et si la circulation des piétons restera libre en zone rouge, ils devront faire de longs détours pour contourner les secteurs interdits dits SILT. Une dérogation d’accès est prévue pour les titulaires de cartes de stationnement, toutefois leurs conducteurs devront inscrire leur véhicule sur une base de données et présenter un QR code. Les taxis et les VTC ne pourront pas entrer dans les zones rouges.
Il en ira de même pour les autobus, et c’est là que les habitants à mobilité réduite vont particulièrement souffrir. Pour eux, pas d’usage du métro puisque tous les politiciens qui ont dirigé Paris et l’Île-de-France ont, depuis des décennies, rejeté sa mise en accessibilité, même partielle. Ces habitants ne disposent que des lignes de bus qui ne seront donc pas assurées normalement. Certes, c’est devenu habituel : près d’un autobus sur quatre effectue déjà un parcours interrompu, le service n’est plus fiable. Mais pendant les Jeux, ce sera tous les jours et sans solution de repli autre que prendre un taxi ou un VTC, eux-mêmes contraints à de longs détours et non autorisés à traverser les fameuses zones rouges. Le dispositif annoncé est à ce point ubuesque qu’il empêchera un taxi adapté PMR de parcourir une zone rouge s’il ne transporte pas un spectateur handicapé.
En obtenant les Jeux, la maire de Paris clamait « Cet événement va marquer nos vies ! » Son premier adjoint, Emmanuel Grégoire, lançait mardi dernier : « Ce que nous voulons, c’est que les JO soient une fête pour tous ! » C’est maintenant certain : les Parisiennes et Parisiens handicapés qui ne quitteront pas la ville à cette occasion vont davantage encore déguster qu’à l’accoutumée…