Elle fait partie des meilleures surfeuses de la planète depuis quelques temps et au vu de son parcours, cela semblait inévitable… Enfin presque ! Bethany Hamilton est une toute jeune hawaïenne quand elle tombe dans le surf (véritable institution sur l’île américaine) et commence rapidement à avoir un bon niveau. À tel point qu’à l’âge de neuf ans, Rip Curl la repère et décide de la sponsoriser, début d’une liste de sponsors qui continue à s’étoffer mais en 2003, à l’âge de 13 ans, un requin tigre lui arrache le bras gauche lors d’une session matinale avec son amie de toujours Alana Blanchard, elle aussi devenue surfeuse pro. Ça aurait pu mettre un sacré coup de frein à sa carrière et la jeune surfeuse pense peut-être alors à se reconvertir dans la photo… De surf évidemment !
C’était sans compter sans sa force de conviction et surtout, comme elle l’explique, en une foi en Dieu à toute épreuve. Toujours est-il qu’à peine un mois après l’attaque, la revoilà sur une planche de surf, et c’est à ce moment que sa notoriété explose. Son histoire fait le tour du monde, elle est invitée partout à la télé dans les plus grands talk-shows jusqu’à Oprah Winfrey, le livre autobiographique publié l’année qui suit devient quasiment un best-seller (qui deviendra un film), des documentaires sont tournés sur son histoire, elle reçoit des prix en pagaille mais Bethany garde la tête sur les épaules et continue à faire ce qu’elle sait faire de mieux: surfer!
Après quelques années de folie médiatique, la surfeuse continue son ascension et devient en 2009 vice-championne du monde junior, ce qui assoit un peu plus sa notoriété dans un milieu hyper compétitif dans lequel elle n’a rien à envier aux autres surfeuses du circuit. Maintenant, à l’instar des autres surfeuses pro, son quotidien est rythmé par les compétitions, les voyages aux quatre coins de la planète mais aussi des surf-trips avec la famille, des participations à des oeuvres caritatives, elle est impliquée dans plusieurs associations, ou encore des conférences sur son parcours incroyable, le tout avec une pêche et une joie de vivre rayonnante qu’elle nous fait partager régulièrement sur les réseaux sociaux sur lesquels elle est très active. Une vraie Wonder surfeuse !
Le Français Claudy Robin, lui, est un passionné de surf un poil atypique. Atteint d’une maladie génétique depuis l’âge de 9 ans qui lui dégrade la vue petit à petit, il bascule définitivement dans la malvoyance quelques années plus tard suite à un accident. Ce n’est pas pour autant que l’envie de surfer ne titille pas notre ami, au contraire, mais comment faire quand on n’y voit presque rien ? Question pertinente si on ne veut pas retrouver sa planche plantée dans le front du voisin…
Claudy croise alors le chemin d’une des associations référence dans le domaine, Vagdespoir. Mais quand on est surfeur chevronné, faire deux ou trois sessions par an va bien 5 minutes! Dans le même temps, il tombe sur un article de Surf Session faisant le portrait de Derek Rabelo, jeune surfeur brésilien aveugle qui se mesure à des vagues comme la célèbre Pipeline à Hawaï, excusez du peu! Cet article fait office de déclic, il décide alors de monter le projet See Surf avec des potes surfeurs. Objectif: partir à l’assaut du North Shore hawaïen et rencontrer Derek.
Mission accomplie en décembre 2014, direction Hawaï avec cinq amis grâce à des partenaires et des dons de particuliers, le tout avec quelques rencontres surprises et leur lot d’émotions notamment grâce au parrain de l’association, Jérémy Flores, avec en prime un petit coucou de Carissa Moore, championne du monde de surf en titre. Depuis ce défi et ce coup de projecteur sur l’association, See Surf continue à faire surfer des mal ou non-voyants avec comme chef-lieu le spot de Lacanau en Gironde. Un véritable réseau d’entraide s’est créé depuis les débuts de See Surf en 2012 autour de la passion du surf, handi ou non à l’instar de Vagdespoir.
Wilfried Panatier, Pratikable.com, juin 2015.