La Loire-Atlantique est le seul département situé administrativement en dehors de la province historique dont Nantes, sa préfecture, fut pourtant la capitale : la Bretagne. La faute aux pouvoirs publics qui persistent à vouloir ignorer une réalité culturelle dont la plupart des habitants se réclament. Ainsi la Loire-Atlantique appartient-elle toujours à la région Pays-de-la-Loire à qui elle apporte donc une touche bretonne…
Trop souvent éclipsée par la proximité de Nantes (distante pourtant d’une soixantaine de kilomètres), Saint-Nazaire, à l’embouchure de la Loire, ne se résume pas à ses célèbres chantiers navals ou à l’idée que l’on se fait d’une ville portuaire d’où le tourisme serait exclu. Très endommagée pendant la Seconde guerre mondiale, la cité s’est reconstruite en tournant le dos à la mer mais elle tend à y revenir depuis quelques années, notamment grâce au réaménagement de la titanesque base sous-marine allemande qui lui a valu le tapis de bombes alliées de 1943. Inaugurée en 2000 mais revampée en 2013, l’espace muséal Escal’Atlantic retrace de manière spectaculaire l’épopée des paquebots qui ont vu le jour ici, certains dont les noms font toujours rêver aujourd’hui : Normandie, France… Une découverte avec embarquement et traversée virtuelle de l’océan, où l’accessibilité en fauteuil roulant ne pose de problème que pour le sens de visite, parfois différencié. Les pupitres multimédias permettent différents niveaux de lecture, que l’on soit enfant ou adulte, passionné ou simple curieux. De la salle des machines aux cabines de première classe en passant par les différents ponts, on s’y croirait ! Petite restauration possible sur place (dans la reconstitution du bar du France, s’il vous plaît), toilettes adaptées; quelques places de stationnement réservé sont disponibles en face, côté supermarché.
Le trait de côte qui s’étend à l’ouest de Saint-Nazaire, présente de très beaux points de vue quelle que soit la météo : la palette de couleurs y varie selon l’heure de la journée, du bleu profond au gris argenté, ponctuée par l’écume changeante des vagues se brisant sur les roches ou le sable, avec l’infini du ciel et des nuages irisés : un vrai bonheur de peintre ou de photographe ! Il est particulièrement vivifiant de promener en bord de mer, quitte à aller ensuite se réchauffer devant une bonne crêpe… Pornichet, La Baule, Le Pouliguen, Batz-sur-Mer ou Le Croisic ne sont pas que des destinations d’été : hors-saison, outre le fait qu’il y est bien plus facile de stationner et déambuler (sans parler de se loger), on à l’impression d’avoir l’immensité de l’océan pour soi. N’hésitez pas à faire un crochet par les offices de tourisme, dont le personnel est généralement d’excellent conseil.
Au nord de la presqu’île du Croisic s’étendent les marais salants qui font, depuis des siècles, la réputation de Guérande. Zone préservée mais toujours en activité, ce territoire entre terre et mer, d’accès restreint, peut se découvrir de loin depuis l’une des rares routes qui le traverse ou en se rendant à Terre de sel, vaste espace éco-muséographique créé par les paludiers. À la théorie y succède la pratique : le fonctionnement d’une saline, expliqué en images et maquettes, est complété par la visite « privilégiée » d’un marais exploité juste en face : selon l’heure et la saison, vous pourrez observer les paludiers à l’oeuvre, manipuler leurs outils et tester vos connaissances sur le terrain, parfois cahoteux en fauteuil roulant mais accessible avec aide. Difficile de passer par la boutique sans ramener… devinez quoi. Toilettes adaptées, vaste parking attenant.
Guérande, c’est aussi une belle et forte cité protégée par sa fière muraille médiévale parfaitement préservée. Y pénétrer, c’est faire un voyage dans le temps, sur les pas d’Anne de Bretagne mais également de nombreux écrivains qui ont trouvé dans ses vieilles rues matière à nourrir leur imaginaire : Honoré de Balzac, qui y situe son roman Béatrix, Gustave Flaubert, Émile Zola, Alphonse Daudet, et plus près de nous Julien Gracq ou encore Jean-François Parot, qui fait de Guérande la ville natale de son héros Nicolas Le Floch. Très touristique en été, la cité retrouve son calme et tous ses charmes hors-saison; ses mystères aussi : l’Office de tourisme organise de passionnantes visites guidées adaptées sur demande toute l’année. La circulation étant (heureusement) restreinte intra-muros, du stationnement réservé est disponible sur le parking public situé face à l’Office.
Les marais salants, on les retrouve à Batz-sur-Mer, où un écomusée ultramoderne et parfaitement accessible à été inauguré en 2013 au coeur du village. L’histoire de cette très antique industrie y est retracée par de nombreux tableaux, meubles et objets, certains très anciens, de même que celle des hommes et femmes qui en ont vécu au cours des siècles : c’est absolument passionnant et complète (ou prépare) très bien la visite de Guérande. Prenez le temps d’assister à la projection du film, à la fois poétique et didactique, qui introduit remarquablement la culture locale. Prêt de fauteuil et canne-sièges, toilettes adaptées, stationnement réservé au plus près de l’entrée.
Retour à La Baule pour boucler ce tour sud-breton : outre la balade tonique en bord de mer, on peut égarer ses pas ou ses roues du côté de l’aérodrome pour s’envoler (de plain-pied) en compagnie d’une sympathique bande de copains réunie autour de leur amour pour l’aéronautique. Le Musée Aéronautique de la Presqu’île Côte d’Amour (MAPICA) restaure et préserve, dans un hangar qui fleure bon la graisse de moteur, quelques joyaux du patrimoine dont la plupart sont en état de voler ou sur le point de l’être. On est certes loin d’un musée au sens littéral mais au plus près des machines et de ceux qui les pilotent : prévoyez une bonne demi-journée si le sujet vous passionne ! Stationnement aisé, toilettes adaptées dans le petit aérogare.
Enfin, pour vous remettre de vos émotions et achever la journée en beauté, atterrissez en bord de mer à la thalasso Rivage, dans un havre de bien-être face à l’océan. C’est une petite unité dont l’accessibilité est soignée (siège de mise à l’eau compris) et l’accueil impeccable, mais surtout qui offre la possibilité de se détendre sans se ruiner, Monsieur se reposant en bord de piscine pendant que Madame se fait bichonner, ou inversement. Les heures s’étirent, le soleil embrase l’horizon : toute la Bretagne qu’on aime !
Jacques Vernes, janvier 2018.
Sur le web, le site officiel du tourisme en Loire Atlantique propose un très large éventail d’activités et de découvertes assorti d’un agenda permettant de ne rien manquer lors de votre passage. Côté handitourisme, le site Wheelcap recense les hébergements et loisirs accessibles dans le département mais sans aspect culturel ou patrimonial. Consultez également cette page sur le site de la communauté d’agglomération de la presqu’île de Guérande.