Mardi 31 mars – Surdité/Éducation – Accessibilité de la classe à distance.
Les enseignants des établissements pour jeunes sourds disposent désormais d’un accès à Ma cl@sse virtuelle, service en ligne développé par l’Éducation Nationale, pour proposer à leurs élèves des cours en visio-conférence avec possibilités de sous-titrage. En temps ordinaire, ce service n’est utilisé que pour organiser des formations, réunions et webinaires, mais il est ouvert à d’autres usages pendant l’épidémie de coronavirus. Il constitue une alternative à celui du Centre National d’Enseignement à Distance (CNED), Ma classe à la maison, dont l’accessibilité aux élèves handicapés n’est pas garantie. « Dans le cadre de la crise sanitaire mondiale que nous connaissons, explique sa porte-parole, le CNED a déployé un service de continuité éducative pour l’ensemble des élèves de la petite section de maternelle au lycée. Ce dispositif intitulé ‘Ma classe à la maison’ et les contenus mis à disposition sur les trois plateformes dédiées (école, collège, lycée) sont accessibles dans la mesure du possible au vu de l’urgence de la situation même si certains d’entre eux n’atteignent pas le niveau d’accessibilité souhaité par l’établissement. »
Lundi 30 mars – Finances/Consommation – Tutelle et paiements en espèces.
L’interfédération de la Protection Juridique des Majeurs (FNAT, Unaf et Unapei) s’inquiète des refus de paiements en espèces opposés par des commerçants, ce qui empêche des personnes sous tutelle et curatelle de faire leurs achats alimentaires ou de première nécessité. « Depuis le début du confinement, affirme-t-elle dans un communiqué, de plus en plus de commerçants refusent le paiement en espèces et les agences bancaires ferment leurs guichets les unes après les autres. Les nécessaires mesures de lutte contre la propagation du virus ne doivent pas faire oublier que 5% de nos concitoyens n’ont pas de carte de paiement, ni de carte de retrait. » Cela concernerait plusieurs dizaines de milliers de majeurs protégés. L’interfédération a saisi la Direction du Trésor, la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, le Ministère des Solidarités et de la Santé, le Ministère de la Justice, ainsi que le Défenseur des Droits et s’adresse aux commerçants et aux réseaux bancaires « pour qu’ils acceptent les paiements en espèces et maintiennent leurs services, dans le respect de la loi et des mesures liées à l’état d’urgence sanitaire. » Des commerçants refusent en effet les pièces et billets, invoquant leur risque de contamination par le Covid-19.
Dimanche 29 mars – Santé/Handicap mental – Attestation en FALC.
Créée le 21 mars, huit jours ont été nécessaires pour que la version officielle de l’attestation dérogatoire de déplacement en français facile à lire et à comprendre (FALC) soit communiquée par les organes de presse. Le Gouvernement a mis en ligne ce document au format PDF remplissable sur ordinateur puis imprimable, où chaque ligne de texte très simplifié est accompagnée d’un ou deux pictogrammes. L’attestation comporte en en-tête la mention « Je suis en situation de handicap. J’utilise une attestation simplifiée pour pouvoir me déplacer » qui devrait dissuader les policiers et gendarmes de réprimer sans discernement comme l’Unapei l’a relevé (lire ci-dessous au 27 mars). Plusieurs organisations de personnes handicapées mentales ont rapidement créé leur modèle d’attestation dès le début de la période de confinement obligatoire des personnes à leur domicile, il y a tout juste deux semaines.
Samedi 28 mars – Les initiatives de la semaine.
- Le département de l’Indre distribue des masques de protection aux organismes d’aide à domicile et en a commandé 150.000 autres.
- De même, la Haute-Saône distribue aux établissements et services pour personnes âgées ou handicapées son stock de masques.
- Outre un couvre-feu, la ville de Cholet (Maine-et-Loire) active le plan Canicule pour utiliser le fichier des personnes vulnérables à surveiller.
- Le Nord et l’association Voisins Solidaires organisent un soutien des personnes isolées dépendantes ou handicapées.
- Le Gouvernement appelle les étudiants en travail social au volontariat pour assister ou remplacer des personnels d’établissements médico-sociaux.
- Une interprète en LSF se met à la disposition des hôpitaux de Mayenne pour les assister dans l’accueil de malades sourds.
- Un ESAT du Tarn embouteille du gel hydro-alcoolique et maintient sa blanchisserie industrielle en fonctionnement pour servir des EHPAD.
Vendredi 27 mars – Les ratés de la compensation.
- Une aide à domicile de personnes handicapées relate ses conditions de travail désastreuses, sans équipement de protection de ses clients pourtant fragiles.
- Une quadragénaire nantaise en fauteuil roulant confinée chez elle doit fournir à ses aides à domicile le matériel de protection que l’association qui les emploie ne leur donne pas.
- L’UNIOPSS écrit au Premier ministre pour dénoncer l’absence de coordination des acteurs de terrain pour la distribution d’équipements de protection contre l’épidémie de Covid-19.
- Ce n’est pas la solidarité nationale mais humaine qui a financé la chambre adaptée d’un enfant de Bel-Air-de-Combrée (Maine-et-Loire).
- C’est grâce à l’intervention d’Ouest France que des girondins, dont une personne handicapée, sont à nouveau raccordés au réseau téléphonique.
- Le nouveau parvis de la basilique Saint-Remi de Reims (Marne) très minéral et sans espaces verts est également orné d’un escalier « Tétris » sans rambarde et marches en quinconce, inaccessible et même dangereux pour les personnes à mobilité réduite.
Vendredi 27 mars – Associations/Institutions – L’Unapei alerte.
La plus importante association de personnes handicapées mentales et leurs familles, l’Unapei, appelle à l’aide. Dans un communiqué, elle estime « le secteur médico-social en souffrance » du fait de l’épidémie de Covid-19 qui « frappe de plein fouet toutes les catégories de population sans épargner les personnes déjà en situation de fragilité et de vulnérabilité. Depuis plusieurs jours, les associations du mouvement Unapei sont confrontées aux premiers décès et à un nombre grandissant de cas graves de personnes en situation de handicap. » Elle constate le désarroi des professionnels, des bénévoles et des familles « face à une situation de plus en plus dramatique. Plus que jamais mobilisés, les professionnels du médico-social doivent gérer l’ingérable bien au-delà de leurs métiers d’accompagnants. L’Unapei demande, sans délai, de l’aide, du soutien, du matériel de protection, des dons pour qu’aucune personne ne soit laissée de côté. » L’Union invoque le manque de masques de protection, de gels hydroalcooliques, de blouses et de surblouses, et le fait que « les 1.500 foyers de vie et d’hébergement gérés par le mouvement Unapei, et relevant des Conseils départementaux, ne sont pas répertoriés sur les listes des Agences régionales de santé. Ces foyers internalisés ne sont donc pas approvisionnés en matériel de protection. Comment éviter la propagation du virus au sein des établissements si les principes de précaution ne peuvent pas être respectés ? » Cette situation entraine la contamination de professionnels et le refus de familles de les recevoir au domicile, « l’obligation de s’improviser professionnels de soins palliatifs, avec plus ou moins de soutien à distance des équipes mobiles de soins palliatifs ». En conclusion, l’Unapei demande « à l’État de prendre, sans attendre, les mesures nécessaires pour que les personnes en situation de handicap aient un accès effectif aux soins palliatifs » ainsi qu’une action coordonnée des services de l’État pour « que les personnes handicapées, leurs familles et les professionnels du médico-social soient réellement identifiées comme prioritaires partout en France et par tous les acteurs. Ainsi, les associations constatent de nombreuses amendes et même des gardes-à-vue pour des personnes n’ayant pas accès à la lecture et ne possédant pas d’attestation adaptée. Aussi, nous demandons qu’un message soit adressé aux agents en charge de ces contrôles afin de les inviter à accepter la présentation des supports d’attestation en FALC (facile à lire et à comprendre), mais également à faire preuve de tolérance, dans la mesure du possible, envers ces publics spécifiques et vulnérables. »
Jeudi 26 mars – Loisirs/Cécité – Prix Unicef en audiodescription.
Une partie des ouvrages sélectionnés pour le Prix Unicef 2020 de Littérature sont disponibles en audiodescriptions sur une chaine Youtube en accès libre. Elles ont été conçues par Dune Cherville, lauréate du Marius 2019 de l’audiodescription. La lecture est effectuée par des comédiens (non crédités), accompagnée par la restitution sonore d’éléments visuels et une illustration musicale. Cette initiative de la Fondation Visio couvre les huit livres des catégories enfants de 3 à 5 ans et 6 à 8 ans, ce qui permet à ceux qui sont aveugles ou très malvoyants de s’inscrire au prix Unicef et de voter jusqu’au 31 août 2020 pour leur ouvrage préféré puisque ce sont les jeunes lecteurs qui composent le jury. L’édition 2020 a pour thème Objectif Terre : lisons pour la planète !
Mercredi 25 mars – Législation/Santé/Social – 20 ordonnances publiées d’un coup.
Le Gouvernement a approuvé en Conseil des Ministres 25 ordonnances législatives autorisées par la loi d’urgence contre l’épidémie de coronavirus dont 20 ont été immédiatement publiées au Journal Officiel. Elle auront un impact important sur l’ensemble de la population pendant plusieurs mois, et davantage encore pour certaines dispositions qui pourraient devenir la règle. La période d’interdiction des expulsions locatives et coupure de gaz, électricité ou téléphone est prolongée jusqu’au 31 mai. Les titres de séjour des étrangers venant à échéance jusqu’au 15 mai sont prolongés de 90 jours. Les allocations chômage des salariés du privé et du public ainsi que des intermittents du spectacle seront prolongées selon des modalités connues prochainement. Pour une période courant jusqu’au 31 décembre, les employeurs peuvent imposer la prise de congés payés et de journées de réduction du temps de travail, modifier unilatéralement les dates ou imposer la prise de jours de repos, porter dans les secteurs « nécessaires à la sécurité de la Nation et à la continuité de la vie économique et sociale » le temps de travail à 12 heures de jour comme de nuit et jusqu’à 60 heures par semaine, réduire le repos quotidien à 9 heures consécutives et modifier le repos hebdomadaire; on ne connaît pas les éventuelles adaptations pour les employés handicapés. Les allocations et prestations handicap (AAH, AEEH et leurs compléments, CMI, etc.) arrivées à terme sont prolongées ou renouvelées pour six mois, des décisions d’attribution peuvent être prises par le président de Maison Départementale des Personnes Handicapée et le délai de recours obligatoire est suspendu. Les conditions d’organisation et de fonctionnement des établissements et services médico-sociaux sont modifiables sans autorisation administrative, de même que les types de publics accueillis jusqu’à une surcapacité de 120%.
Mardi 24 mars – Sports – Les Jeux de Tokyo reportés d’un an.
Le Comité International Olympique a décidé, après plusieurs semaines d’atermoiements, de reporter d’un an les Jeux Olympiques et Paralympiques qui devaient se dérouler l’été prochain. Le président du Comité International Paralympique, Andrew Parsons, approuve également cette décision comme il avait validé, ce dimanche, le délai de quatre semaines de réflexion que le CIO s’était donné, jusqu’à ce que le Gouvernement japonais ouvre lui-même la voie au report de la compétition. Quand bien même l’épidémie de coronavirus Covid-19 serait jugulée au début de l’été, les sportifs et handisportifs ne peuvent plus actuellement s’entrainer, se qualifier dans des compétitions dédiées, se préparer efficacement alors qu’ils doivent consacrer leur énergie à se protéger et préserver les autres. Le gouvernement canadien avait déjà annoncé dimanche 22 mars qu’il n’enverrait pas de délégation à Tokyo 2020, d’autres faisant part de leur préoccupation. Les nouvelles dates des jeux ne sont pas encore fixées, mais ils conserveront l’appellation Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo 2020.
Mardi 24 mars – La perle de la semaine.
En pleine épidémie de coronavirus, le Gouvernement ouvre un boulevard à Airbnb ! « Le ministre chargé de la Ville et du Logement, Julien Denormandie, explique-t-il dans un communiqué, a sollicité la plateforme de location Airbnb pour mettre des logements à disposition du personnel soignant des hôpitaux, des EHPAD ainsi que des travailleurs sociaux et bénévoles mobilisés dans les centres d’hébergement. Des hôtes volontaires pourront y proposer des logements gratuits à ceux qui en auraient besoin pour se rapprocher de leur lieu de travail. » Bien évidemment, la multinationale du logement touristique a saisi l’occasion de se refaire une virginité. Critiquée pour l’assèchement du marché locatif dans les grandes villes, dont Paris est particulièrement victime, Airbnb pourra se présenter en sauveur des soignants et se décerner un brevet de vertu tout en poursuivant ses pratiques extrêmement profitables. Riche à milliards, elle a obtenu des dirigeants du Comité International Olympique, dont la probité ne saurait être mise en doute, l’exclusivité du logement officiel lors des jeux d’été et d’hiver de 2020 à 2028 (lire l’actualité du 24 décembre 2019). Bien que l’accessibilité des locations entre particuliers ne soient pas garantie puisqu’elle repose sur une déclaration d’une fiabilité aléatoire, cela n’a pas empêché Airbnb se conclure un partenariat avec Handicap International.
Lundi 23 mars – Institutions/Emploi – Maintien des rémunérations en ESAT.
Les travailleurs handicapés des Établissements et Services d’Aide par le Travail verront leur rémunération maintenue au niveau précédent leur confinement et la suspension de leurs activités professionnelles, assure le secrétariat d’État aux personnes handicapées dans un communiqué. Ceux qui n’ont pas été mis en arrêt de travail indemnisé devront percevoir la part de rémunération directe versée par l’ESAT en complément du minimum garanti. L’État s’engage à compenser la dépense auprès des établissements dont les subventions prévues sont maintenues (dotations de fonctionnement, aides au poste) et qui peuvent « bénéficier des facilités de trésorerie déjà en place pour l’ensemble des entreprises : mesures de report de charges sociales et fiscales, prêts de trésorerie, médiation bancaire. Ils peuvent également solliciter par demande amiable le report des factures de loyer, d’eau, de gaz et d’électricité. »
Dimanche 22 mars – Santé/Surdité – Guadeloupe 1ere se fiche d’informer.
C’est l’unique interprète en Langue des Signes Française qui informe les Sourds de l’actualité concernant l’épidémie de coronavirus Covid-19 à la Guadeloupe. « L’interprète a contacté Guadeloupe 1ere [chaine de service public du groupe France Télévisions] pour traduire les informations, sa demande a été ignorée, explique Élodie Le Fur Gargar, coordinatrice de l’association Bébian Un autre monde. L’interprète a décidé de le faire elle-même chez elle devant sa télé. Midi et soir bénévolement… seule, avec son téléphone et en direct. » Passées les premières diffusions sur sa page Virginie Millière dites-le en langue des signes, cette interprète a rodé sa technique. « Je pense qu’elle a pris cette décision, poursuit Elodie Le Fur Gargar, car vraiment les images de cercueils, les chiffres de morts, les vidéos tuto du genre ‘manger de l’ail et tout ira bien…’ ont vraiment empoisonnés notre groupe d’information sur whatsapp. Je suis très en colère qu’elle soit obligée de faire tout ce travail gratuitement, alors que quand il s’agissait d émissions de débat de maires, sa prise en charge était ok. » L’association Bébian Un autre monde prépare une pétition et un film de témoignages pour sensibiliser au besoin d’information adaptée aux publics qui s’expriment en LSF. Lire cette enquête sur les carences dans leur information.
Samedi 21 mars – Droits/Santé/Vie Autonome – Vivre pendant le Covid-19.
Le secrétariat d’État aux personnes handicapées publie une Foire aux questions (FAQ) présentant les décisions gouvernementales concernant spécifiquement les personnes handicapées, ou ayant un impact sur leurs droits et vie quotidienne. Actualisée régulièrement, elle précise la conduite à tenir et des dispositions transitoires prises dans l’attente de la promulgation de la loi d’urgence et des ordonnances législatives qui la suivront rapidement (lire ci-dessous au 18 mars). Le secrétariat d’État annonce d’ores et déjà la prolongation automatique pendant six mois des droits et prestations venant à échéance (AAH, AEEH, PCH, etc), sans attendre la décision de renouvellement de la Maison Départementale des Personnes Handicapées et pour éviter une rupture de droits. Par ailleurs, les clients sourds ou malentendants de tous les opérateurs de téléphonie mobile (sauf Free) bénéficient du doublement du temps de communication mensuelle adaptée par le centre-relais, qui passe à 2 heures. Les jours de carence en cas d’arrêt de travail avec indemnités journalières sont temporairement supprimés. La FAQ explique également les dispositions prises pour le maintien de l’activité professionnelle, l’éducation à distance, les établissements médico-sociaux et leur support aux familles, les personnels de ces établissements.
Samedi 21 mars – Les initiatives de la semaine.
- L’association de personnes handicapées intellectuelles Nous Aussi a réalisé un jeu sérieux pour les informer et accompagner dans leur participation aux élections.
- Dans les Landes, les Jeunes Landais propose aux personnes âgées ou handicapées confinées pendant l’épidémie de coronavirus de faire leurs courses à leur place.
- A Lyon (Rhône), la Maison métropolitaine des personnes handicapées reconduit à l’identique la PCH des bénéficiaires pendant l’épidémie.
- Les journaux en ligne de la presse sanitaire et sociale mettent leurs articles d’actualités sur l’épidémie de coronavirus en accès libre sur une plate-forme dédiée.
- Les Papillons Blancs de Lille crée une version au texte simplifié et avec pictogrammes de l’attestation obligatoire de déplacement instaurée dans le cadre de l’épidémie Covid-19 pour que les personnes handicapées mentales puissent la remplir elles-mêmes.
- L’Association Valentin Haüy crée également une attestation adaptée aux personnes aveugles qui peuvent remplir en ligne un PDF imprimable.
- La fonction de Haut-commissaire à l’inclusion dans l’emploi est créée pour, entre autres, « assurer le déploiement de l’engagement national de développement des entreprises adaptées ».
- La délégation interministérielle autisme et troubles du neuro-développement renforce la plateforme d’information nationale Autisme Info Service pour conseiller les familles pendant la période de confinement.
Vendredi 20 mars – Les ratés de la compensation.
- Un dealer de drogue est interpellé par les gendarmes de Bourgoin-Jallieu (Isère) puis incarcéré, parce qu’il a attiré leur attention en stationnant sa voiture sur une place réservée.
- Après avoir décidé de fermer vendredi dernier ses IME, la direction de l’ADAPEI de l’Orne décide, contrairement aux consignes gouvernementales, de les rouvrir lundi pour les fermer progressivement, désarçonnant éducateurs et employés.
- Des parents de Fougères (Ille-et-Vilaine) ne parviennent pas à faire respecter la décision attribuant un AESH pour leur enfant.
- A Chasse-sur-Rhône (Isère), les conditions du vote d’un jeune autiste suscitent une remontrance déplacée de la présidente du bureau qui ne connaissait pas les règles applicables aux citoyens handicapés.
- Deux jeunes travailleurs qui se déplacent en fauteuil roulant sont coincés dans leur appartement de Toulouse à cause d’un ascenseur défectueux qui tarde à être fiabilisé.
- La communauté d’agglomération de Grenoble rétablit les transports collectifs en soirée ainsi que le service dédié aux personnes handicapées qu’elle avait totalement suspendu pour cause d’épidémie Covid-19.
Jeudi 19 mars – Loisirs/Sports – Running Girl vise les Paralympiques.
En préambule des Jeux Paralympiques de Tokyo de septembre prochain, l’éditeur Akata publie la manga « Running Girl » qui présente le retour dans la vie d’une jeune femme amputée tibiale. Rin vit mal cette amputation, la nouvelle image d’elle, et rechigne à suivre sa rééducation. Le hasard lui fait rencontrer le « Stradivarius des prothésistes » et l’un de ses disciples, Kazami, de retour au Japon après une expérience américaine. Rin est fascinée par le prototype de lame de course qu’il élabore et voudrait bruler les étapes pour l’expérimenter. Mais la société qui finance la recherche de Kazami a un autre objectif… Running Girl, ma course vers les paralympiques, Tome 1 par Narumi Shigematsu, éditions Akata, 6,99€. Le deuxième tome sortira le 11 juin, et le 3e et dernier pour l’ouverture des Paralympiques de Tokyo.
Mercredi 18 mars – Législation – Loi urgence épidémie.
Le projet de loi d’urgence pour faire face à l’épidémie de covid-19 a été approuvé par le Conseil des ministres et déposé au Parlement pour un examen le plus rapide possible. Il autorise le Gouvernement à légiférer par ordonnances dans de nombreux domaines, dont « la continuité de l’accompagnement et la protection des personnes en situation de handicap et des personnes âgées vivant à domicile ou dans un établissement ou service social et médico-social, des mineurs et majeurs protégés ». Il autorisera les établissements et services sociaux et médico-sociaux à « adapter les conditions d’organisation et de fonctionnement de l’établissement ou du service et de dispenser des prestations ou de prendre en charge des publics destinataires figurant en dehors de leur acte d’autorisation ». Il prévoira également des dérogations en matière de « conditions d’ouverture ou de prolongation des droits ou de prestations aux personnes en situation de handicap, aux personnes en situation de pauvreté, notamment les bénéficiaires de minima et prestations sociales, et aux personnes âgées ». Parmi les nombreux domaines de cette loi, on relève également l’adaptation du code électoral pour organiser le report du second tour des élections municipales au mois de juin prochain.
Mercredi 18 mars – Transports – La SNCF suspend l’assistance.
Bien que les trains continuent à circuler avec une programmation réduite pendant la période de confinement due à l’épidémie de Covid-19, la SNCF décide de supprimer totalement l’assistance aux voyageurs handicapés. « Nous ne serons plus en mesure d’assurer le service de réservation et d’assistance en gare aux personnes en situation de handicap et à mobilité réduite à compter de ce mercredi 18 mars. En effet, dans le cadre de cette prise en charge, nos personnels ne sauraient respecter les gestes barrières, et notamment le maintien d’une distance suffisante. » Cette décision entraine de facto une interdiction de voyager en train pour tous les voyageurs handicapés nécessitant une aide humaine pour entrer dans des rames inaccessibles en autonomie, créant une rupture d’égalité dans le service public puisque les agents d’assistance peuvent tout à fait opérer avec gants et masques de protection. Rappelons que la SNCF a également pris l’habitude de suspendre ses prestations d’assistance lors des journées de grève…
Mardi 17 mars – Santé/Institutions/Vie Autonome – Infos handicap sur l’épidémie.
Un espace d’information dédié aux personnes handicapée ouvre sur le site du Gouvernement. Il rappelle les symptômes de contamination par le coronavirus Covid-19, la conduite à tenir et présente les dispositions prises en direction des personnes handicapées vivant à domicile ou en établissements médico-sociaux en matière de travail, accès aux droits et aux soins, d’aidants, de personnels d’établissements. Cette page est complétée d’un service d’information téléphonique adapté aux usagers sourds ou malentendants, avec Langue des Signes Française, Langage Parlé Complété et transcription.
Mardi 17 mars – Politique/Administration – Réformes suspendues.
Suivant l’allocution du Président de la République d’hier, le Gouvernement annonce la suspension d’entrée en vigueur de plusieurs réformes. Cela concerne le calcul chaque trimestre des aides au logement (APL et allocations logement) en fonction des revenus perçus dans les trois mois précédents. Le mode actuel de calcul de ces prestations basé sur les revenus déclarés en 2018 s’appliquera pendant quelques mois encore, aucune date n’étant communiquée pour la mise en oeuvre de la réforme. L’application de la réforme des allocations chômage est reportée au 1er septembre, a annoncé la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, sans l’avoir encore confirmé par voix de communiqué. Celui qu’elle vient de publier concerne la poursuite autant que possible des stages de formation professionnelle par le déploiement d’une formation à distance que chaque établissement est invité à mettre en place. Les stagiaires qui ont débuté leur formation continueront à percevoir leur rémunération durant toute la période de suspension des stages. L’examen au Parlement de la réforme des retraites est suspendu, de même que la conférence de financement qui réunissait le patronat et les syndicats de salariés.
Lundi 16 mars – Santé/Institutions – Mesures contre le coronavirus.
Le Gouvernement demande aux établissements pour personnes handicapées de maintenir ouverts leurs internats mais de ne plus faire d’accueil de jour. Ils doivent fournir « un service minimum d’appui aux familles. Une attention particulière est prêtée à l’accompagnement des situations complexes ne pouvant être maintenues au domicile, dont en particulier celui des enfants confiés à l’aide sociale à l’enfance. » Les sorties autres que pour raisons médicales, et les visites, sont interdites. Les Établissements et Services d’Aide par le Travail (ESAT) sont autorisés à poursuivre leurs activités mais en réduisant leur activité au strict minimum et respectant les mesures barrières contre la propagation du coronavirus Covid-19 : désinfection ou lavage des mains plusieurs fois par jour, espacement d’un mètre au moins de chaque travailleur. Les Centres de Rééducation Professionnelle ou de Pré-orientation sont fermés dès aujourd’hui, avec formation à distance autant que possible. Plus généralement, le secrétariat d’État aux personnes handicapées demande à ces dernières de ne pas quitter leur domicile ou lieu de vie, et de limiter les sorties à l’indispensable : courses alimentaires, soins, sortie d’animaux domestiques ou d’assistance. Les structures d’accueil temporaire sont également invitées à recevoir des personnes handicapées en difficulté de maintien à leur domicile, et les parents « amenés à garder leur enfant handicapé à domicile, du fait de la fermeture de la structure médico-sociale d’accueil, bénéficieront d’une prise en charge par la Sécurité Sociale des indemnités journalières (levée de la barrière d’âge précédemment fixée à 18 ans) ». Les professionnels des établissements médico-sociaux peuvent être redéployés sur d’autres missions, leurs enfants bénéficiant des « systèmes de gardes d’enfants organisés par l’Éducation nationale et ses partenaires ». Les Maisons Départementales des Personnes Handicapées sont fermées au public mais continuent de travailler, avec la mission d’instruire en urgence d’éventuelles demandes de Prestation de Compensation du Handicap portant sur un retour au domicile familial. Ces mesures doivent durer plusieurs semaines, sans que leur terme soit encore connu.
Dimanche 15 mars – Politique – Municipales, élus du premier tour.
Les réélus : Louis Cuenin (handicapé moteur) à Montbéliard (Doubs) sur une liste divers droite; Pierre Deniziot (handicapé moteur) sur la liste du maire sortant Les Républicains à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine); Virginie Cronier (Sourde) à Caen (Calvados) sur la liste du maire sortant Les Républicains; Pascal Carré (sourd) à Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire) sur la liste du maire sortant également Les Républicains; William Renault à Lavaur (Tarn) là encore sur la liste du maire sortant Les Républicains; Didier Bouteiller au Grand Quevilly (Seine-Maritime) sur la liste du maire socialiste sortant. Jusqu’alors conseiller municipal de Grandville (Manche), David Gall (handicapé moteur) a conduit à quelques kilomètres sa propre liste, à Donville-les-Bains qui n’ obtient que trois sièges dont le sien. Bien que 33e sur la liste UDI, Julien Compan (Sourd) est élu à Massy (Essonne), de même que Patrick Auffret (Sourd) à Saint-Derrien (Finistère). Eléonore Laloux (handicapée mentale) sera bel et bien la première personne trisomique à siéger dans un conseil municipal, celui d’Arras (Pas-de-Calais) où elle était 30e sur la liste du maire sortant Les Républicains (l’autre candidate trisomique, Mathilde Planchon, est battue à Boujan-sur-Libron (Hérault).
Dimanche 15 mars – Politique – Ils abandonnent les municipales.
Parmi les conseillers municipaux ou maires handicapés que l’on a pu remarquer au fil du temps, plusieurs ont décidé de se retirer. A Méry-sur-Cher (Cher), le divers droite Sylvain Nivard (qui pourrait accéder cette année à la présidence de l’Association Valentin Haüy – AVH) avait effectué trois mandats au conseil municipal dont deux de maire; il était l’un des deux maires aveugles en France, avec Jacques Payard à Lioux-les-Monges (Creuse) qui ne se représente également pas. En revanche, le départ est contraint pour Joël Solari (handicapé moteur), écarté après deux mandats à Bordeaux (Gironde) de la liste Les Républicains. Dans le Morbihan, Yann Jondot (handicapé moteur) a décidé de ne pas se représenter pour se consacrer à sa vie familiale.
Samedi 14 mars – Les initiatives de la semaine.
- Twitter modifie ses conditions d’utilisation pour supprimer automatiquement les propos injurieux ou ciblant des personnes handicapées ou malades du fait de leur handicap ou de leur état de santé.
- Une école de danse de Jonquières (Hérault) intègre la LSF dans des chansons chorégraphiées.
- Près de Nantes (Loire-Atlantique), un restaurant concert fait appel aux travailleurs handicapés d’une entreprise adaptée.
- La ville de Poitiers entretient en régie publique 27 WC publics accessibles, la plupart à fonctionnement automatique.
- La ville de Vitrolles (Bouches-du-Rhône) propose pour les deux tours des élections municipales un service de transport adapté pour que les citoyens handicapés puissent aller voter.
- SantéBD publie deux nouvelles bandes dessinées sur la vaccination et la protection contre les microbes ainsi qu’un poster « Les gestes simples contre le coronavirus« , le tout en langage Facile à lire et à comprendre.
- Les boutons des machines à voter du Havre seront ornés de photos des têtes de liste pour aider les personnes handicapées intellectuelles ou illettrées.
- La comédienne sourde Emmanuelle Laborit est la marraine de la Semaine de la Langue Française et de la Francophonie qui s’achève le 22 mars, occasion « de réclamer la place de la langue des signes dans la langue française ».
Vendredi 13 mars – Les ratés de la compensation.
- Violeur de ses quatre enfants et condamné à 15 ans de prison dans le cadre du scandale de pédophilie d’Outreau (Pas-de-Calais), un père quinquagénaire est condamné à 2 ans supplémentaires pour agressions sexuelles sur une femme handicapée.
- Manifestation à Perpignan (Pyrénées-Orientales) de personnes sans domicile, dont un quadragénaire expulsé de son logement bien qu’il touche AAH et APL.
- Un chauffeur routier trentenaire qui avait frappé un client septuagénaire aveugle pour passer devant lui à une caisse de supermarché écope de 700€ d’amende, 1.600€ de dommages et intérêts, et d’une douzième mention sur son casier judiciaire.
- Les employés de la MDPH des Bouches-du-Rhône font grève pour demander l’intégration dans la fonction publique des deux-tiers d’entre eux.
- Une employée qui avait détourné une partie de la part d’AAH destinée aux usagers de l’ADAPEI de l’Ariège est condamnée à rembourser plus de 37.000€, outre 10 mois de prison avec sursis.
- En Haute-Savoie, des malfrats se font passer pour des agents municipaux afin de les voler ou arnaquer.
- Le fichier Canicule ne pouvant être utilisé, la ville d’Amiens ouvre un nouveau registre d’inscription volontaire de personnes handicapées ou âgées afin d’être régulièrement contactées dans le cadre de la prévention de l’épidémie de coronavirus Covid-19.
Jeudi 12 mars – Santé – Confinement des personnes handicapées.
Le Président de la République, Emmanuel Macron, a exposé lors d’une adresse aux Français la situation du pays et les mesures engagées face à l’épidémie du coronavirus Covid-19 qui se répand par la multiplication de contacts entre humains. Il demande notamment aux personnes handicapées ou âgées de ne plus quitter leur domicile, et a également annoncé diverses dispositions visant à assurer une continuité par les personnels dédiés des soins et aides à domicile. L’interdiction des visites et la suspension des sorties et activités de loisirs jusqu’alors imposée par les pouvoirs publics dans quelques départements est étendue depuis hier à l’ensemble des établissements médico-sociaux pour personnes handicapées ou âgées dépendantes. Selon les données officielles, plus de 124.000 personnes ont été contaminées depuis le début de l’épidémie, entrainant plus de 4.500 décès dans le monde. En France, 48 des 2.281 personnes atteintes par le virus en sont mortes. L’allocution présidentielle était traduite simultanément en Langue des Signes Française et sous-titrée en direct par vélotypie.
Mardi 10 mars – Transports/Discrimination – Chien guide refusé, Uber mécontent.
Avant-hier dimanche, trois conducteurs de VTC travaillant pour Uber ont successivement refusé à Toulouse (Haute-Garonne) une cliente aveugle accompagnée d’un chien guide. Malgré ses explications, tous ont refusé de la transporter jusqu’à la gare et la cliente a raté le train qui devait la ramener chez elle, à Montpellier (Hérault). Refus qui irrite la plateforme Uber : « Nous sommes navrés que la passagère n’aie pu effectuer la course qu’elle avait commandée. Uber ne tolère aucune forme de discrimination, que cela soit en raison de l’origine, la religion, le handicap, l’orientation ou identité sexuelle, la situation familiale, l’âge ou tout autre facteur de discrimination. » La compagnie a adressé aujourd’hui un message à l’ensemble des conducteurs qui utilisent sa plateforme de mise en relation, pour leur rappeler « qu’il est interdit de refuser une course avec un chien guide d’aveugle ou d’assistance, conformément à la loi n° 2005-102 et que leur présence ne peut entraîner la facturation de frais supplémentaires », les moyens pour s’assurer aisément que l’animal est effectivement un chien guide d’aveugle ou d’assistance, et les sanctions encourues en cas de manquement, soit une amende pénale pouvant atteindre 450€ et « la suspension de votre compte chauffeur ».
Lundi 9 mars – Vie Autonome – Loi PCH entrée en vigueur.
La plupart des dispositions de la loi modifiant la Prestation de Compensation du Handicap (PCH) s’applique dès aujourd’hui aux décisions d’attribution par les Commissions des Droits et de l’Autonomie de la Personne Handicapée (CDAPH). Cela concerne l’octroi sans limite de durée pour les personnes dont le handicap n’est pas susceptible d’évoluer favorablement, le droit de répartir sur six mois l’utilisation de la PCH versée mensuellement afin de l’adapter à la fluctuation des besoins, le maintien de la PCH en cas de recours contre une décision du président du Conseil Départemental suite à un contrôle d’effectivité, le droit de demander la PCH ultérieurement si le demandeur y avait potentiellement droit avant ses 60 ans. Par contre, l’application des dispositions concernant le complément de PCH fourni par les Fonds départementaux est dans l’attente d’un décret en précisant le fonctionnement, de même que le comité stratégique « chargé d’élaborer et de proposer, d’une part, des adaptations du droit à la compensation du handicap répondant aux spécificités des besoins des enfants et, d’autre part, des évolutions des modes de transport des personnes handicapées, intégrant tous les types de mobilités et assurant une gestion logistique et financière intégrée. »
Lundi 9 mars – Emploi – Moins de 500.000 chômeurs.
Le nombre de travailleurs handicapés demandeurs d’emploi inscrits à Pole Emploi en catégories A, B et (sans activité professionnelle) a baissé de 20.000 pour atteindre 495.676 à fin décembre 2019, selon les chiffres de cet organisme analysés par l’Agefiph. Ils étaient 515.531 fin 2018, soit 8,9% du total des demandeurs d’emploi. Cette baisse globale de 3,9% concerne toutes les régions de Métropole et s’avère plus importante de 0,7 point que pour les autres demandeurs d’emploi, et met fin à une hausse continue depuis plus de dix ans. Une part élevée de cette évolution repose sur la forte progression des entrées en formation professionnelle, + 15%, alors que 2% des sorties concernent une reprise d’emploi. Cette baisse relative maintient toutefois le taux de chômage des travailleurs handicapés au double des autres demandeurs d’emploi, 16% contre 8,1%.
Samedi 7 mars – Les initiatives de la semaine.
- Le « Monsieur Accessibilité » de la Fédération des Aveugles de France organise une déambulation électorale à l’aveugle dans les rues de Montpellier (Hérault) où il est candidat éligible au conseil municipal sur la liste LREM.
- A Espalion (Aveyron), des promoteurs montent un projet d’habitat inclusif dont les logements seront vendus trois fois le prix du marché.
- Rachetée par l’Association de Recherche et d’Insertion Sociale des Trisomiques (ARIST), la célèbre auberge Napoléon de Grenoble (Isère) rouvre avec huit employés handicapés et deux tuteurs.
- Une maman du pays de Douarnenez (Finistère) raconte les nombreuses péripéties de la scolarisation de sa fille et les combats qui ont conduit à la création d’une ULIS collège.
- Le Collectif Émilie (lire en Parents) parvient en quelques heures par une intelligente négociation à sortir d’une spirale d’endettement une famille dont une enfant handicapée est en plus atteinte d’un cancer, contraignant sa mère à arrêter de travailler.
- Au moins deux citoyennes trisomiques sont candidates lors des élections municipales des 15 et 22 mars, Éléonore Laloux (lire cette interview) sur la liste du maire sortant à Arras (Pas-de-Calais), et Mathilde Planchon, comédienne et poétesse âgée de 35 ans, sur celle d’un opposant au maire de Boujan-sur-Libron (Hérault), toutes deux éligibles en cas de succès.
Vendredi 6 mars – Les ratés de la compensation.
- Il aura fallu que la mère d’un enfant handicapé s’installe neuf heures au sommet d’une grue à Rouen pour que l’AESH accordé par la MDPH de Seine-Maritime soit mis en place.
- Un jeune conducteur heurte volontairement avec sa voiture à Nantes (Loire-Atlantique) une octogénaire qui venait de lui reprocher de stationner sur une place réservée sans carte ad hoc.
- Le maire de Boulzicourt (Ardennes) refuse depuis 3 ans de créer une place de stationnement réservé à proximité de la maison d’une famille comptant trois personnes handicapées.
- M6 diffuse une enquête sur la corruption dans l’obtention du permis de conduire, constatant même qu’un aveugle l’a décroché !
- Deux des trois agresseurs et voleurs d’un quadragénaire handicapé qu’ils avaient gravement blessé à Brive (Corrèze) sont condamnés à 18 mois de prison et maintenus en détention.
- De gros travaux empêchent à Châteauroux (Indre) d’accéder en fauteuil roulant à la gare SNCF ainsi qu’à la salle des mariages de l’Hôtel de Ville.
Jeudi 5 mars – Surdité/Médias – Sourds mal informés sur le Covid-19.
La Fédération Nationale des Sourds de France s’inquiète du peu d’informations accessibles aux Sourds au sujet de l’épidémie occasionnée par le Covid-19. « A ce jour, seul un spot de prévention a été traduit en Langue des Signes, explique-t-elle dans un communiqué. Chaque jour, nous déplorons le manque de présence d’interprète en Langue des Signes et du sous-titrage des communiqués du Gouvernement. Le numéro vert gratuit mis en place pour répondre aux questions sur le Coronavirus COVID-19 n’est pas ‘gratuit’ pour les personnes sourdes utilisant le centre relais téléphonique car le temps d’appel est décompté du forfait et n’est pas accessible le soir ni le week-end. Nous avons également remarqué que nos pays voisins (Allemagne, Autriche, Espagne, Finlande etc.) ont systématiquement mis en place l’accessibilité en Langue des Signes lors de leurs conférences de presse ou dans les informations. » Elle relève que l’émission spéciale de mardi soir sur la chaine publique France 2 n’avait « aucune accessibilité en Langue des Signes », rappelle « au Gouvernement son engagement au titre de la Convention relative aux Droits des Personnes Handicapées (CDPH) pour garantir le plein accès à l’information ainsi que l’accessibilité à tous les services » et qu’il « est impératif que toutes les annonces de santé publique annoncées par le Gouvernement soient traduites en Langue des Signes. Les annonces télévisées (en direct ou préenregistrées) relatives à l’épidémie de Coronavirus doivent être interprétées en temps réel, des interprètes ou traducteurs doivent être visibles sur l’écran ». Cette alerte de la FNSF montre que malgrè ni les pouvoirs publics ni les grands médias n’ont tiré les leçons du désarroi exprimé par des Sourds lors des attentats terroristes du 13 novembre 2015 marqués par l’absence totale d’information en Langue des Signes Française. A l’époque, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel avait étonnamment « blanchi » les chaines télés en rappelant que les plus importante n’avaient aucune obligation en matière de LSF, et que les chaines infos pouvaient « suspendre la diffusion des journaux accessibles aux personnes sourdes et malentendantes lorsque survient un événement exceptionnel lié à l’actualité » (lire l’actualité du 26 novembre 2015). D’autre part, si l’Assemblée Nationale vient d’adopter en Commission un amendement sur ce sujet au projet de loi de réforme de l’audiovisuel, la traduction en LSF concernera une liste exhaustive définie par un décret de « communications prioritaires du Gouvernement et des alertes à la population diffusés en cas de danger immédiat ».
Mercredi 4 mars – Politique – Les Républicains font 10 propositions.
Le parti de droite Les Républicains a dévoilé ses propositions en faveur des personnes handicapées, après une consultation des adhérents et un tour de France effectué l’an dernier par le député Aurélien Pradié qui est également secrétaire général du parti. Son président, Christian Jacob, a introduit et conclu cette convention thématique, la première d’une série. Après plusieurs témoignages exposant les complexités et difficultés du quotidien et des prises en charge, Aurélien Pradié a exposé 10 propositions élaborées en fonction des priorités exprimées par les adhérents à l’occasion d’un sondage interne : accès à l’emploi (56,6%), inclusion scolaire (55,4%), accessibilité des transports (32,9%), accès au logement (27,4%), accessibilité des bâtiments publics (23%). Les Républicains veulent un dépistage précoce des handicaps en refondant la médecine scolaire, faire de l’accompagnement scolaire un vrai métier, donner leur place à l’école pour chaque enfant handicapé en transférant progressivement 6 milliards d’euros du secteur spécialisé, recruter 30.000 travailleurs handicapés dans l’Éducation Nationale, indexer l’Allocation Adulte Handicapé sur l’inflation et supprimer la prise en compte des revenus du conjoint tout en améliorant le cumul partiel avec un salaire, redéployer l’argent de l’Agefiph pour de l’accompagnement humain dans l’emploi, créer un statut de l’aidant incluant un congé rémunéré, lancer un plan d’un milliard d’euros pour l’accessibilité de Paris et des logements adaptés en nombre suffisant, « réinventer » les MDPH pour les débureaucratiser, agir en faveur des handicaps invisibles. Avec cette Convention handicap, le parti Les Républicains veut « renouer avec la belle histoire de la droite », a exprimé le député Damien Abad dans un message vidéo.
Mercredi 4 mars – Politique/Allocations – Philippe Mouiller s’explique.
En marge de la Convention handicap de son parti, Les Républicains (lire ci-dessus), le sénateur Philippe Mouiller s’est expliqué au sujet de son vote contre la suppression de la prise en compte des revenus du conjoint et assimilé pour calculer l’Allocation Adulte Handicapé. Le 24 octobre 2018, les sénateurs Les Républicains avaient rejeté une proposition de loi alors que les députés du même parti ont approuvé un texte similaire le 13 février dernier. « On a une culture un peu différente au Sénat, justifie Philippe Mouiller. L’idée pour nous, c’est que quelle que soit la mesure proposée, il faut qu’elle soit financée. Lorsqu’il y a eu l’examen au Sénat de la proposition de loi, il n’y avait pas de financement. » Il estime que la suppression de prise en compte des revenus du conjoint représente une augmentation de 400 millions d’euros pour la ligne budgétaire de l’AAH, « C’est un enjeu que l’on peut porter mais il faut avoir le financement », poursuit Philippe Mouiller qui craint que la loi de finances n’intègre pas cette augmentation. Pourtant, le paiement de l’AAH est une dépense obligatoire dite « de guichet » dont la ligne budgétaire a été sous-dotée au fil des lois de finances sans que les allocataires voient leurs versements suspendus. « En matière d’intention, on y est favorables, le tout c’est que nous demandons clairement les moyens du financement de cette proposition », conclut Philippe Mouiller.
Mardi 3 mars – La perle de la semaine.
111 enfants handicapés sont scolarisés en ikastola, écoles où l’enseignement est prodigué en langue basque, avec le soutien d’Accompagnants de l’Élève en Situation de Handicap (AESH). Ces personnels sont pris en charge par l’Éducation Nationale, l’association Integrazio Batzordea finançant des heures complémentaires ainsi que pour des élèves qui n’ont pas encore de décision d’attribution par la Maison Départementale des Personnes Handicapées des Pyrénées-Atlantiques. Il est donc plus facile de scolariser des enfants handicapés en langue basque que des enfants sourds en école bilingue Langue des Signes Française-français écrit (lire Les ratés du 1er juin 2018)…
Lundi 2 mars – Justice – Ados violentes en liberté.
Les adolescentes qui ont agressé, blessé et volé un jeune homme handicapé mental le 4 février dernier à la gare de Grasse (Alpes-Maritimes) viennent de se rappeler au souvenir de la justice. Elles ont volé une voiture par ruse, sont tombées sur un contrôle de police lors duquel elles ont pris la fuite en doublant une file de voiture puis grillé un feu rouge et occasionnant un accident. Après leur interpellation, les policiers ont constaté qu’elles avaient toutes deux participé à l’agression du jeune handicapé mental et devaient être jugées pour ces faits début avril. Malgré des violences ayant entrainé une incapacité temporaire de travail, deux vols, un délit de fuite et un autre routier, plus un accident automobile volontaire, ces adolescentes sont reparties libres avec un simple rappel à la loi… jusqu’à leur prochaine arrestation.