Vendredi 10 janvier – Les ratés de la compensation.
- Une voyageuse malade et très affaiblie est maltraitée par le personnel du contrôle de sécurité de l’aéroport Marseille-Provence alors qu’un protocole particulier régi les trajets vers la Corse, où elle se rendait.
- L’Association des Parents d’Élèves d’Enfants Déficients Auditifs du Calvados (APEDAC) dénonce l’absence d’un accompagnement adapté pour les enfants de la part de l’Éducation nationale, en dépit d’une décision judiciaire exécutoire rendue en juin dernier.
- Le Gouvernement autorise par décret les EHPAD à but non lucratif, du secteur public ou associatif, à augmenter jusqu’à 35% le tarif journalier des résidents qui ne sont pas pris en charge par l’aide sociale.
- Le projet de reconstruction du foyer d’hébergement de Saint-Erme-Outre-et-Ramecourt (Aisne) est suspendu par carence budgétaire du Département, alors que le foyer actuel, vétuste, n’est plus aux normes d’habitabilité du fait de sanitaires et WC collectifs.
- Après une première condamnation alors que la victime était mineure, l’hôpital Nord Franche-Comté (Territoire de Belfort) est une nouvelle fois condamné à l’indemniser pour les préjudices découlant du grand handicap dû à une faute médicale lors de sa naissance.
Jeudi 9 janvier – L’humeur d’Agnès.
Peintre et dessinatrice sourde, Agnès Fédrizzi réagit à l’actualité du moment et hume l’air du temps…
Heureusement qu’il y a le chat pour nous faire oublier les tracas de la vie car il n’y a rien à faire quand il vient à nous, qu’à le regarder !!!
Mercredi 8 janvier – Droits/Manifestation – Handi-manifestants condamnés.
Les 15 manifestants qui à l’appel d’Handi-Social avaient participé au blocage pendant une heure d’un train en gare de Toulouse puis du trafic de son aéroport sont définitivement condamnés. La Cour de Cassation a jugé que la Cour d’Appel avait justement apprécié les faits pour les sanctionner de manière proportionnée, en prononçant des peines d’amende et de prison avec sursis dans sa décision d’octobre 2022. Si elle considère que manifester pacifiquement fait partie de la liberté d’expression, la Haute Cour tient compte des conséquences sur les clients des transports concernés qui ont subi retards et annulations. Il convient de déduire de cet arrêt que des protestataires handicapés ont le droit de manifester publiquement, mais en restant bien sages et sans gêner les passants, clients ou usagers qui ne doivent pas subir les entraves similaires imposées quotidiennement aux personnes handicapées dans leur déplacements. Handi-Social envisage de saisir la Cour Européenne des Droits de l’Homme pour faire établir le droit qu’avaient ses militants de manifester autrement que bien sagement dans un coin.
Mardi 7 janvier – Société – Résurrection du musée du terrorisme.
Le président de la République, Emmanuel Macron, a affirmé aux préfigurateurs du musée-mémorial du terrorisme sa volonté de maintenir ce projet que le précédent Gouvernement avait supprimé (lire l’actualité du 11 décembre 2024 et cet Éditorial). Il doit ouvrir en 2027 ou 2028 dans les locaux de l’ancienne école de plein-air de Suresnes (Hauts-de-Seine) occupés par l’Institut National Supérieur de formation et de recherche pour l’Éducation Inclusive (INSEI, ex INSHEA). Ce dernier doit s’installer début 2026 à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) dans le nouveau Pôle National pour l’Éducation Inclusive (PNEI) en cours de construction. L’annonce au moment de la chute du Gouvernement Barnier de l’abandon pour raisons financières du projet de musée-mémorial du terrorisme avait suscité une vive polémique, alimentée notamment par l’hostilité d’associations mémorielles qui voulaient que le tout proche Mont Valérien demeure uniquement consacré à la Résistance française pendant l’occupation allemande de 1940 à 1944. 10 millions d’euros ont déjà été consommés dans la préfiguration, sur un coût prévisionnel global de 95 millions. L’annonce de la volonté présidentielle intervient le jour du 10e anniversaire du massacre de l’équipe rédactionnelle de Charlie Hebdo par deux islamistes (lire cet Éditorial).
Lundi 6 janvier – Social – Dépenses départementales en hausse.
La Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (DREES) analyse les dernières données disponibles en matière d’évolution de la protection sociale des personnes vulnérables. Parmi elles, les aides sociales financées en 2023 par les Départements aux personnes handicapées couvraient 633.000 droits ouverts, soit 4,0 % de plus qu’à fin 2022. Cette progression est en partie due à l’augmentation de 6,5 % du nombre de bénéficiaires de la Prestation de Compensation du Handicap (PCH). 57% de ses bénéficiaires sont âgés de 20 à 59 ans, les enfants et jeunes ne représentant que 8% et les plus de 70 ans 7% seulement, du fait de la barrière d’âge maintenue à 60 ans. Le financement d’hébergements et accueil en établissements médico-sociaux ou familial représentent plus d’un quart des aides, en très faible progression de 1%, mais 63% de l’ensemble des dépenses. L’ensemble des aides s’élevaient en 2023 à 9,7 milliards d’euros, les dépenses de PCH augmentant de 10,4 % essentiellement du fait des revalorisations salariales des personnels d’aide humaine.
Samedi 4 janvier – Cécité – Le braille a 200 ans.
La journée internationale du braille marque le 200e anniversaire de l’invention du système d’écriture et lecture par points créé par Louis Braille, alors âgé de 16 ans et qui devra attendre plusieurs années pour être reconnu. « Il est une porte d’entrée vers l’éducation, l’emploi, la culture et l’inclusion, rappelle la Fédération des Aveugles de France. À l’heure où l’on prône une société plus juste et inclusive, il est inadmissible que des obstacles subsistent encore. » Elle dénonce ainsi les carences dans l’apprentissage du braille par les enfants aveugles, le taux de chômage élevé des personnes déficientes visuelles « faute d’un soutien adéquat à la formation en Braille et aux technologies associées » et le faible nombre d’ouvrages en Braille. On ne connaît pas actuellement les initiatives qui pourraient célébrer ce bicentenaire alors que la maison natale de Louis Braille à Coupvray en Seine-et-Marne, devenue musée géré par un Groupement d’Intérêt Public, devrait bénéficier de l’extension de ses espaces muséaux et de son jardin des sens. On ne sait pas davantage si le dossier d’inscription du braille au patrimoine immatériel de l’humanité, en cours d’élaboration depuis quelques années, sera déposé prochainement à l’Unesco qui doit en décider. Le braille est déjà inscrit au patrimoine culturel Français immatériel, depuis 2023.
Samedi 4 janvier – Les initiatives de la semaine.
- A Saint-Herblain (Loire-Atlantique), Le petit grenier prolonge la vie de pelotes de laine et articles de mercerie, grâce à des bénévoles handicapés qui déploient leur savoir-faire.
- La Maison Départementale des Personnes Handicapées du Jura serait-elle exemplaire au point d’inciter à s’installer là-bas pour être mieux traité ?
- Les départements à l’administration fusionnée des Yvelines et des Hauts-de-Seine lancent le référencement des professionnels pour intégrer l’annuaire Mon espace Autonomie.
- Finalement, le Gouvernement maintient à 6.000€ l’aide financière accordée pour le recrutement d’un apprenti reconnu handicapé, quelle que soit la taille de l’entreprise.
- Un décret définit les conditions de délivrance de la carte professionnelle des aides humaines à domicile employées par des établissements médico-sociaux et pouvant bénéficier de facilités de déplacement ou stationnement restant à définir.
- Des résidents handicapés intellectuels d’un foyer d’hébergement de Verdelais (Gironde) confectionnent et offrent des boîtes-cadeaux à des personnes sans domicile fixe.
Vendredi 3 janvier – Les ratés de la compensation.
- 11 des 14 directeurs d’établissements de l’Adapei de l’Eure dénoncent le management toxique de leur directrice générale nommée au début de l’automne dernier, sans que le conseil d’administration réagisse.
- Une habitante d’Enghien-les-Bains (Val-d’Oise) est contrainte de ramper pour rentrer chez elle, suite à l’aggravation de son handicap et à cause de l’inadaptation de son logement.
Jeudi 2 janvier – Santé/Société – Fin du cannabis thérapeutique.
L’expérimentation de l’utilisation médicale du cannabis par près de 2.000 cobayes est terminée depuis le 31 décembre, victime de l’indécision politique. Lancée en avril 2021, elle visait à évaluer son efficacité pour calmer des douleurs neuropathiques réfractaires aux médicaments afin d’organiser une alternative au recours au cannabis illégal utilisé par des blessés médullaires, personnes vivant avec une sclérose en plaques ou un cancer, etc. Les centaines d’utilisateurs dans le cadre expérimental disposent d’un délai de 6 mois de sevrage, aucune décision gouvernementale n’étant attendue, même si le nouveau ministre de la Santé, Yannick Neuder, n’exclut pas l’organisation d’un usage thérapeutique encadré. Rappelons que Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur et actuellement en charge de la Justice, avait refusé en avril 2023 de prendre l’expérimentation en compte en matière de répression routière, et que son financement avait d’ailleurs été supprimé en octobre 2023. Le cannabis thérapeutique est légal dans une cinquantaine de pays, dont la majorité de ceux de l’Union Européenne.
Mercredi 1er janvier – Social – Ce qui change.
Les communes deviennent autorité organisatrice de l’accueil du jeune enfant. Elles doivent désormais informer les familles avec enfants de moins de 3 ans en matière de modes d’accueil et recenser l’existant, ainsi que planifier, dès qu’elles dépassent 3.500 habitants, les réponses aux besoins des enfants. La loi n’effectue pas de distinction entre enfants valides et handicapés, tous entrant dans ce nouveau champ de compétence communale qui peut être transférée à l’intercommunalité. Les nouveaux établissements privés d’accueil des enfants devront recevoir obligatoirement un avis favorable de l’autorité organisatrice de l’accueil du jeune enfant, rendu en fonction des besoins du territoire concerné, et préalable à la procédure d’autorisation départementale. Par ailleurs, le plafond de la Sécurité Sociale augmente de 1,6% (soit 0,6 point de moins que la hausse des prix) pour atteindre 3.925€ par mois ; il est pris en compte pour la calcul des cotisations sociales et certaines prestations dont les indemnités journalières. Le montant minimum des pensions d’invalidité est relevé à 335,29€. Enfin, le nouveau carnet de santé remis aux parents comportera des informations sur les troubles sensoriels et du neurodéveloppement.
Mercredi 1er janvier – L’humeur d’Agnès.
Peintre et dessinatrice sourde, Agnès Fédrizzi réagit à l’actualité du moment et hume l’air du temps…
Bonne année !